Une nouvelle polémique secoue le paysage politique sénégalais. Le Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr) monte au créneau contre une proposition de loi qui, selon lui, remettrait en cause la décentralisation en privant les collectivités locales de leurs prérogatives foncières. Dans une déclaration incendiaire, la coalition d’opposition accuse le gouvernement de vouloir concentrer le pouvoir entre ses mains, au mépris des principes démocratiques. Cette initiative législative suscite déjà de vives réactions, alors que le foncier demeure une question sensible au Sénégal, où la gestion des terres constitue un enjeu économique et social majeur.
L’opposition sénégalaise sort peu à peu de la léthargie dans laquelle elle était plongée depuis l’installation du nouveau régime incarné par le président de la République Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Depuis quelque temps, en effet, l’opposition sénégalaise, à travers le Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr), enchaîne les dénonciations et autres mises en garde à l’endroit du régime.
Dans une déclaration publique, la Conférence des leaders du Fdr dénonce une tentative de “confiscation des prérogatives locales”, attribuant au gouvernement l’intention de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. “L’État-Sonko cherche à remettre en cause la souveraineté populaire en dépossédant les maires et les conseillers municipaux de leur pouvoir de gestion foncière”, peut-on lire dans le document.
Khalifa Ababacar Sall et ses camarades s’appuient sur plusieurs textes législatifs, dont le Code général des collectivités territoriales et l’article 25-1 de la Constitution, pour soutenir que la décentralisation est un acquis inaliénable. Selon eux, la gestion du foncier par les élus locaux est essentielle pour le développement et la justice sociale.
L’organisation politique dénonce également la nomination d’un cadre de Pastef à la tête de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat), qu’elle présente comme une manœuvre pour placer les décisions foncières sous contrôle partisan. “L’Anat ne doit pas se transformer en une structure de délivrance de permis fonciers aux populations locales sous l’influence du parti au pouvoir”, martèle le Fdr.
Face à cette situation, le Front appelle à une large mobilisation de la société civile, des maires, des conseillers municipaux et des organisations paysannes. “Nous devons nous unir pour barrer la route à ce projet d’accaparement foncier et exiger son retrait immédiat”, conclut la déclaration.
Sidy Djimby NDAO













