O. Diallo a été sauvagement tué à coups d’objets contondants et tranchants par une foule surexcitée. Qui accusait le jeune homme de 21 ans de tentative de vol commise nuitamment dans une maison, sise au quartier Médinatoul de Boune village en banlieue dakaroise.
Une présumée tentative de vol commise la nuit avec escalade dans une maison a tourné au meurtre effroyable du suspect. Qui a auparavant fait le mur de clôture de la concession du sieur S. Ndao ; un habitant du quartier Médinatoul de Boune village.
Un individu fait nuitamment le mur d’une maison et se fait repérer par le voisinage
En agissant de la sorte, le jeune garçon nommé O. Diallo ignore sans doute qu’il est repéré par des voisins de quartier du sieur Ndao. Il s’agit des nommés A. Coly, B. Diatta, T. Fall et F. Coly. Qui guettent l’entrée par escalade du quidam chez Ndao, puis se pointent devant la porte de la maison. Alerté, Ndao s’étonne des propos de ses voisins et évoque l’incapacité d’un intrus à entrer dans son domicile. Fondant ainsi son argumentaire sur la nature de la configuration de la maison.
Il se cache dans des arbres et se fait débusquer, la foule le lynche et le torture
Ndao ouvre néanmoins le portail d’entrée de la concession à ses voisins fouille avec eux les lieux. Soudain, ils tombent alors sur le gus – caché dans les arbres touffus dans la maison – et poussent des cris d’au voleur à tout rompre. L’intrus panique, sort brusquement de sa planque et détale comme un dératé. Il court dans tous les sens, sème ses poursuivants et réussit à s’échapper en escaladant le mur mitoyen de la maison voisine. Ses poursuivants le coincent dans la cour et le rattrapent. Ils le maîtrisent, le déshabillent et le traînent dans la rue. Ils le bastonnent ensuite et lui font subir des atrocités.
Les gens assènent des coups d’objet contondant et tranchant sur le suspect
Alertés par les cris de détresse du quidam, d’autres habitants accourent et se mêlent de la justice privée. Ils s’acharnent avec une violence inouïe sur le suspect et utilisent des objets contondants et tranchants. Lui occasionnant de graves blessures crâniennes et corporelles avec des veines sectionnées à coups d’arme blanche. Ils l’entraînent ensuite dans une rue du quartier et l’abandonnent sur les lieux dans un piteux état de santé.
Le présumé voleur crie à l’agression contre sa personne et succombe à ses blessures
Au lendemain du dimanche 8 octobre dernier, des passants tombent sur le présumé voleur, agonisant et baignant dans son sang, et l’interpellent. Celui-ci reprend un tant soit peu ses esprits et accuse des agresseurs. Pressé de questions par la foule, il donne le numéro de téléphone de son père, domicilié à Guédiawaye tout comme lui. Informé, le vieil homme se rend toutes affaires cessantes sur les lieux et découvre avec stupeur l’état de santé critique de son fils. Qui lui déclare avoir été victime d’un raid de gangsters.
La thèse de l’agression écartée, la tentative de vol ayant mal tourné privilégiée
Le supposé voleur est alors vite embarqué à bord d’un véhicule et conduit dans un centre hospitalier. Hélas, il succombe à ses blessures au cours de son évacuation d’urgence. Informés, vers 6 h du matin, les hommes du commissaire Cheikh Tidiane Diallo, chef de service de Yeumbeul Comico, ouvrent une enquête préliminaire sur la thèse d’une mortelle agression et se déploient dans le quartier. Ils infiltrent les habitants et tombent des nues lorsqu’ils apprennent la tentative de vol du défunt dans une maison. Ils identifient d’abord le propriétaire de la maison en question nommé S. Ndao et l’interrogent. Celui-ci passe à table et balance ses quatre voisins (A. Coly, B. Diatta, T. Fall et F. Coly), qui poursuivaient le présumé voleur dans son domicile.
Sept individus arrêtés pour coups et blessures volontaires ayant entraîné mort d’homme
Cueillis à leur tour, les voisins tergiversent et confirment le sieur Ndao. Ils reconnaissent avoir battu le suspect et accusent cependant la foule de l’avoir lynché à mort. Ils sont néanmoins mis aux arrêts et placés en garde à vue. Poursuivant leur enquête, les flics procèdent à l’arrestation de trois autres habitants du quartier. En l’occurrence S. Ndao, propriétaire de la maison, M. Fall et T. Souaré. Tous les sept mis en cause, dont les trois derniers âgés d’une soixantaine d’années, ont été présentés devant le parquetier du tribunal de grande instance de Pikine pour coups et blessures volontaires (Cbv) ayant entraîné mort d’homme.
Vieux Père NDIAYE
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