L’ancien ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a craché ses vérités aux tenants du pouvoir, lors du Dialogue national. En effet, Aly Ngouille précise que le dialogue est certes important, mais doit avoir comme soubassement la vérité. «Nous avons constaté que les libertés individuelles souffrent sous votre magistère et font l’objet de dénonciation de la part de l’opposition». Rappelant que l’une des premières décisions du président Abdou Diouf était de consacrer le droit à tous de quitter le pays sans visa de sortie, Aly Ngouille Ndiaye de se désoler de constater, 44 ans plus tard, les interdictions opérées par le ministre de l’Intérieur sans aucune décision de justice. «Ce n’est pas normal», dit-il, citant l’article 8 de la Constitution et l’article 9 de la Constitution. «A défaut d’une décision de justice, nul n’a le droit d’interdire à un citoyen quelconque de quitter le territoire national», assène l’ancien ministre de l’Intérieur.
Le ministre de la Communication en violation de la Constitution et de la loi
En ce qui concerne toujours les violations des libertés, cette fois-ci, dirigées contre les patrons de presse, Aly Ngouille Ndiaye rapporte que l’article 11 de la Constitution stipule que la création d’un organe de presse n’est pas assujettie à une quelconque autorisation. Or, regrette-t-il, le ministre de la Communication a interdit la création d’organe de presse en totale violation de la Constitution et de la loi. Sur un autre registre, celui de la reddition des comptes, l’ancien ministre, même s’il est d’accord avec la démarche, ne cautionne pas les règlements de comptes. Il a, par ailleurs, fustigé la composition politique de la Haute Cour de justice. En effet, sur les 9 personnes qui composent cette juridiction, les 8 sont des politiques dont 7 de la majorité et 1 de l’opposition. La Haute Cour de justice traine également une autre tare, l’absence de double degré de juridiction. Une absence de standard qui n’existe plus dans aucun tribunal du monde, déplore-t-il.
M. CISS












