De l’avis de Guy Marius Sagna, le gouvernement est très mal placé pour parler de lutte contre le terrorisme. A l’en croire, le gouvernement de Macky Sall a recruté et armé des nervis qui ont tabassé et torturé le peuple sénégalais.
Lors de l’adoption du projet de loi n°02/2024 relatif à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive (Lbc/Ft/Padm) soumis aux députés en séance plénière hier, le député Guy Marius Sagna s’est attaqué au régime de Macky Sall sur la question du terrorisme. « Comment le gouvernement du Président Macky Sall peut prétendre combattre le terrorisme alors qu’il n’y a guère longtemps, ce gouvernement, à travers l’Apr, a recruté et armé des nervis qui s’en prenaient au peuple sénégalais. Le terrorisme, c’est l’utilisation de la terreur en politique. Vous êtes très mal placés pour parler de lutte contre le terrorisme. Quelle est votre motivation à travers cette loi ; parce que ce n’est pas la lutte contre le terrorisme ? », fulmine le député de Yewwi, avant de marteler : « dans la définition que vous avez fait du terrorisme, vous avez parlé de personnes physiques, j’aimerais que vous y ajoutez des personnes morales. L’état du Sénégal sous Macky Sall est un Etat terrorisme, un Etat voyou qui terrorise son peuple en utilisant la torture, des nervis et des armes à feu », dit-il. L’activiste est aussi revenu sur les remises gracieuses d’un montant de 136 milliards accordées à l’entreprise Sabodala Gold Operations (Sgo) par le gouvernement à travers le ministre des Finances. « Je vous ai interpellé sur les 136 milliards depuis le 18 décembre et je peine toujours à obtenir des réponses », se désole de constater l’activiste. Une fois de plus, la requête n’a pas trouvé de réponse de la part du ministre qui n’a même pas évoqué la question. Pour sa part, Bacary Biné Camara n’a pas manqué de porter la réplique au député de Yewwi. « Ce projet de loi est une loi uniforme au niveau de l’Uemoa », indique le député, avant d’ajouter : « le pays restera debout, ses institutions resteront debout et quiconque voudra déstabiliser le pays, l’Etat prendra ses responsabilités. C’est facile de jeter le discrédit sur les gens mais le Président Macky Sall est un républicain. Ce n’est pas lui qui a sollicité la protection du peuple suite à des actes privés non assumés qui n’ont rien à voir avec la République », cogne le député de Benno. Revenant sur le projet de loi, le député est d’avis que le Sénégal a bien fait de présenter ce projet de loi pour réagir à l’argent qui entre hors circuit dans le pays et qui est devenu nombreux. Cependant, il est d’avis que des compatriotes établis à l’étranger peuvent tomber sous le coup de la loi sans le savoir suite à des envois d’argent.
Les personnes politiquement exposées citées par la loi
Ayib Daffé estime que cette loi destinée à combattre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massives est salutaire et il en veut pour preuve le terrorisme dans la sous-région qui mérite d’être combattu. A l’en croire, le Sénégal a pris du retard à adopter une telle loi. Poursuivant, il révèle que le Sénégal enregistre des saisies record de drogue et c’est inquiétant, dans la mesure où, dit-il, ces trafiquants internationaux sont en complicité avec des Sénégalais. Et, pour que le Sénégal ne devienne une plaque tournante de la drogue ou un Etat narcotrafiquant, il faut prendre des mesures drastiques pour lutter contre ce trafic de drogue. Il y a aussi les personnes politiquement exposées citées par la loi qui doit être appliquée dans toute sa rigueur. La loi cite parmi les personnes assujetties le chef de l’Etat, les députés, parce qu’on a des parlementaires subitement devenus des milliardaires ; même les familles des personnes politiques exposées en font partie », indique le député de Yewwi qui regrette que cette loi soit votée à la fin de mandat du régime en place.
M. CISS










