Les joutes verbales ont commencé entre Modou Lô et Boy Niang. Le roi des arènes mettra à nouveau son trophée en jeu le 1er janvier face à Boy Niang, un autre fils de Pikine. Très en colère après avoir regardé ses deux "frères" vaincus par Modou Lo, Boy Niang veut laver l'affront.
Le chef de file de l’écurie Rock Energie et le fils de De Gaulle ont entamé la bataille des mots avant le combat du 1er janvier 2024. Dans un plateau spécial, Bécaye Mbaye et consorts n'ont pas tourné autour du pot pour rappeler à Modou Lo sa razzia à Pikine. "Après Eumeu Sène et Ama Baldé... C'est au tour de Boy Niang" dit Modou. De quoi pimenter le débat. "J’ai affronté beaucoup d’adversaires qui sont tous différents les uns des autres. Ce sera un combat d’échecs, je vais placer mon pion au bon endroit. Boy Niang est un lutteur calculateur, mais j’espère qu’il viendra avec un esprit revanchard par rapport aux lutteurs pikinois que j’ai battus. Ils ne sont pas que deux, d'ailleurs, il y a deux autres lutteurs qui sont de Pikine et l'un d'eux est un conseiller de Boy Niang. Donc ce sera plus facile de le battre quand il vient avec un esprit revanchard. C’est un combat comme tout autre combat et je suis confiant pour la victoire », titille Modou Lo en lançant des regards furtifs vers son adversaire.
Boy Niang. : "je suis en colère..."
"Je n'ai pas de pression, mais j'ai de la motivation. C'est vrai qu'il a terrassé deux lutteurs, mes frères, qui sont dans le même quartier que moi, donc je me dis c'est de la motivation. Cela fait un bon moment que je lutte donc je ne ressens plus de pression", rassure Boy Niang. Qui poursuit : "Modou Lô ne me laissera pas mentir. J’ai battu son poulain Dolf donc ce n’est pas important qu’il ait battu les lutteurs pikinois. J'ai battu des lutteurs qui l'ont battu, c'est le sport".
A la question de savoir s'il est en colère contre Modou Lo qui n'a pas fini d'étonner les Pikinois, Boy Niang répond par l'affirmative. "J’encourage mes frères Eumeu Sène et Ama Baldé et je leur souhaite le meilleur pour la suite. Bien évidemment, je n'ai pas aimé ce que Modou Lô a fait aux lutteurs de Pikine, je suis en colère et je suis très fâché. Mais que les choses soient claires, le titre de roi des arènes est en jeu, mais l'important pour moi, c'est de battre mon adversaire", dit-il. Boy Niang de préciser : " ce que je veux, c’est battre les meilleurs et Modou Lô fait partie des meilleurs lutteurs. C’est un adversaire très coriace, mais j’ai aussi eu un parcours qui m’a amené là où je suis actuellement. Donc ce sera un beau combat".
Le nouveau style de Modou Lo qui est apparu presque sans talisman lors de son combat avec Ama Baldé a été aussi au menu des débats. Boy Niang de féliciter Modou Lo. " C'est une innovation que je salue. Tout le monde l'a saluée d'ailleurs. J'espère faire de même lors de notre combat. Pourquoi pas ? Que le Cng nous amène deux draps qui nous serviront de ngimb et nous allons lutter", dit-il tout en souriant. Très taquin il poursuit : "si vous avez bien regardé mon combat avec Balla Gaye, j'avais peu de talismans".
Répondant à son adversaire, Modou Lo fait savoir qu'il a dépassé l'époque où il attachait beaucoup de talismans autour de son corps. "Chaque chose en son temps, je laisse ça aux jeunes lutteurs", dit-il.
"Nous qui sommes de la jeune génération des lutteurs, c'est Modou Lo qui nous a appris à porter des talismans..."
La réponse de Boy Niang ne se fait pas attendre. Toujours sur un ton taquin, il révèle que la jeune génération s'inspire de Modou Lo. "Tout le monde sait que nous qui sommes de la jeune génération des lutteurs, c'est Modou Lo qui nous a appris à porter des talismans", dit-il. Et d'ajouter : "il arrivait même qu’après avoir gagné un combat, Modou Lo s'occupait plus à ramasser ces talismans pendant que l'arbitre tentait de lever sa main pour le désigner comme vainqueur". Modou Lo de renchérir : "comme c'est moi qui vous ai appris à le faire, vu que j'ai arrêté, vous devez faire de même". Rendez-vous le 1er janvier.
Le président Macky Sall a présidé hier la 9ème édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Le chef de l’Etat s’est dit préoccupé par des actes de populisme, de l’extrémisme, du radicalisme notés dans plusieurs pays en Afrique. Il a invité à y faire face pour la stabilité du continent.
Il faut qu'il y ait une rencontre entre l’Union Africaine et les chefs militaires africains et les chefs d’Etats
Lancé en 2014, le Forum international de Dakar s’organise tous les ans à Diamniadio en présence des pays partenaires. Pour cette 9ème édition qui marque la der de la présidence de Macky Sall et devant ses hôtes que sont Mohamed Ould El Ghazaouani, président de la République islamique de Mauritanie, Geraldo Martins, Premier ministre de Guinée-Bissau, ministre délégué des Affaires étrangères du Japon…, le chef de l’Etat a d’abord mis en exergue les tares qui gangrènent l’essor démocratique en Afrique. Macky Sall, dans son discours d’ouverture, s’est désolé de la fragilité de la démocratie causée par des coups d’Etat, des conflits armés internes... «L’Afrique a besoin de pause pour travailler pour le développement du continent. On ne peut pas tous les matins nous annoncer une mutinerie ou des militaires qui prennent une base ou qui vont libérer des prisonniers. On ne peut pas développer l’Afrique dans ces conditions. Les conflits armés plombent totalement nos efforts sur la voie du développement économique et social. Il faut qu'il y ait une rencontre entre l’Union Africaine et les chefs militaires africains et les chefs d’Etats. Autrement, on va retourner en arrière, au début des indépendances» dénonce le Président Macky Sall.
Partant du thème «l’Afrique des potentiels et des solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle», le Président Macky Sall a fait savoir à ses hôtes que ce sujet met en lumière «les contrastes de notre continent. Une Afrique grande et riche qui aspire à l’émergence mais toujours en retard sur le processus de développement. Une Afrique qui progresse sur la voie de la démocratie mais encore secouée par l’instabilité institutionnelle. Une Afrique engagée à faire taire les armes mais toujours sur les faits ravageurs des conflits et du terrorisme. 80 à 85% des réserves des métaux du groupe, du chrome et du platine, plus de 85% des ressources du phosphate, 40% des ressources d’or, etc. Assurément, l’Afrique est riche par son immense potentiel mais les règles et pratiques d’échanges inégales contribuent à l’appauvrir. C’est une réalité. C’est pourquoi nous réclamons une gouvernance politique, économique et financière mondiale plus juste et plus équitable», indique-t-il.
«65 ans de retard, ce n’est pas acceptable»
Dans tous ses états contre cette stagnation de la démocratie et surtout le retard de l’envol économique, il appelle tous les Africains à un sursaut d’orgueil pour taire les conflits et faire décoller le continent. «C’est 65 ans de retard, ce n’est pas acceptable. Il est donc temps de faire taire les armes et de privilégier le dialogue pour le règlement des différends. Il faut que les gens se parlent, il faut qu’ils trouvent des compromis parce que les pays sont fragiles».
Macky Sall de poursuivre : «il me semble important de veiller à concilier l’exercice des libertés individuelles en particulier, collectives d’une part et les impératifs d’ordre public, d’autre part. La liberté sans responsabilité devient une menace pour la société». Pour lui, la démocratie, la stabilité institutionnelle et le développement économique et social ne peuvent s’accommoder de facteurs déstabilisant qu’il cite : «le populisme, le radicalisme et les extrémismes de tous bords. Tous ces trois, il faut les combattre farouchement».
Macky Sall d’ajouter : «un régime démocratique, si ancien soit-il, reste toujours un idéal en construction. En démocratie, il y a plus d’expérience à partager que de leçons à donner. L’Afrique des solutions est à notre portée si nos défis sont grands, plus grand doit être notre détermination à main levée. C’est sur ce sursaut que j’invite tout le continent», appelle-t-il tous les Africains.
Rappelant les priorités du continent, Macky Sall cite : la réforme du Conseil de sécurité des Nations-Unies et celle de l’architecture financière mondiale y compris les institutions de Bretton Woods, la révision des règles de l’Ocde sur l’accès aux crédits, sur la durée des délais de grâce et sur les périodes de remboursements; la lutte contre les pratiques fiscales anormales, notamment l’évasion fiscale et les projets fiscaux abusifs pour que l’impôt soit dûment payé là où la richesse est créée, surtout en ce qui concerne les industries extractives ; la lutte contre la corruption en Afrique et les réformes dans les gouvernances des Etats, notamment en matière d’administration pour développer le financement privé ; une gouvernance mondiale plus juste et plus équitable.
Optimiste, le Président Macky Sall a reconnu les avancées économiques réalisées ces deux dernières années.
Baye Modou SARR
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