Le Réseau des usagers du service public (Rusp) s’est indigné de l’extraction anarchique du sable et a appelé les usagers du service public, les citoyens, les syndicats, les collectivités locales et la société civile à se mobiliser pour mettre un terme à cette prédation environnementale. L'Etat aussi est invité à assumer ses responsabilités en protégeant l’intérêt général.
Face à l’aggravation de la crise du sable au Sénégal, qui menace non seulement l’environnement et les écosystèmes côtiers, mais également les droits fondamentaux des citoyens à un habitat décent, à un environnement sain et à la justice sociale, le Réseau des usagers du service public (Rusp) a exprimé, dans une déclaration, sa vive préoccupation. « Depuis plusieurs années, l’exploitation anarchique du sable - notamment à travers l'extraction illégale dans les zones littorales et fluviales - s’intensifie à un rythme alarmant. Cette activité, souvent menée en toute impunité par des intérêts privés avec la complicité passive ou active de certains acteurs étatiques, engendre une dégradation irréversible de nos plages, une destruction des habitats naturels, et accentue les risques d’érosion côtière. Cette situation compromet la sécurité des communautés côtières, notamment à Rufisque, Bargny, Mbour ou Saint-Louis, déjà durement touchées par les effets du changement climatique ; met en péril des projets de logements et infrastructures faute de sable disponible pour la construction ; crée une tension sociale croissante, nourrie par le sentiment d’injustice et de dépossession dans les zones d’extraction », fait remarquer « avec indignation », le secrétaire général du Rusp, Ibrahima Guèye qui a interpellé, dans la foulée, l’ensemble des usagers du service public, les citoyens, les syndicats, les collectivités locales et la société civile à se mobiliser pour mettre fin à cette prédation environnementale. « Il est temps que l’État assume ses responsabilités, en protégeant l’intérêt général au lieu de servir des intérêts privés à courte vue », tranche M. Guèye.
Transparence sur les contrats d’exploitation de sable
Auparavant, le Réseau n’a pas manqué d’interpeller le ministère de l´Environnement et ses services pour, dit-il, « un moratoire immédiat sur toute nouvelle autorisation d’extraction de sable dans les zones sensibles, en attendant un audit environnemental indépendant ; la transparence sur les contrats d’exploitation de sable, avec publication des bénéficiaires réels et des conditions d’attribution ; la mise en place d’un mécanisme de contrôle citoyen, avec participation active des communautés affectées et des Osc ; des sanctions fermes à l’encontre des exploitants illégaux, y compris la complicité administrative ; la promotion d’alternatives durables, comme l’utilisation de matériaux de construction écologiques et la valorisation du recyclage dans le Btp ». De l’avis du Réseau, le sable n’est pas une ressource infinie, mais un bien commun essentiel à notre survie collective.
M. CISS












