Ce samedi, les députés ont reçu l’ancien ministre de l’Intérieur transféré au ministère du Pétrole. Antoine Diome est venu défendre son budget que les députés dans leur majorité ont voté. La représentation nationale s’est offusquée devant le ministre du Pétrole de la cherté du coût de l’électricité avec le Woyofal devenu problématique aux yeux des populations. Le taux et le ciblage pour l'électrification rurale ont aussi marqué les débats.
Cette fois-ci, le face-à-face entre Antoine Diome et les députés était moins virulent. Mis à part Guy Marius Sagna, les autres députés de l’opposition qui ont pris la parole lors de l’examen du budget du ministère du Pétrole dirigé par Antoine Felix Diome, ont fait preuve de courtoisie. Ce dernier a donc été saisi globalement sur le cas de la Senelec avec la cherté du coût de l’électricité. Sous le regard de Mademba Bitèye, les parlementaires ont défilé au perchoir pour tacler sévèrement la Senelec. Mame Diarra Fam qui précise ne pas être experte dans le domaine du pétrole, espère que l’exploitation de ce dernier fera basculer la balance par rapport au calvaire que vivent les populations à cause du coût de l’électricité. « M. Le ministre, vous devez impérativement prendre des mesures sur le Woyofal, c’en est devenu insupportable pour les ménages », affirme-t-elle. Sokhna Ba l’appuie et regrette que le Woyofal soit devenu aussi cauchemardesque pour les Sénégalais. « Nous l’avions tous épousé et nous voilà au fond du gouffre à cause du Woyofal. Avant on ne payait que ce qu’on a consommé mais dès que vous avez ajouté au tableau les problèmes de tranches, le Woyofal est devenu du Diisël pour les Sénégalais », fulmine la benjamine de l’Assemblée qui invite la Senelec à revenir à l’ancien système.
Pour Daba Wagnane, le système des tranches qui fait croire aux gens qu’on est en train de favoriser une couche est en réalité une véritable arnaque. « Quand on vous entend disserter là-dessus, on a l’impression que vous donnez un coup de main aux populations les plus démunis alors que vois défavorisez tous le monde. Trouvez une solution à ce problème, les ménages sénégalais sont en train de s’étouffer ».
Ndèye Yacine Ngounda Diène qui estime que le pétrole et le gaz sont souvent source de conflit, demande alors au ministre quelles sont les mesures prises pour sécuriser les zones d’exploitation desdits produits. En ce qui concerne le coût de l’électricité, la députée de Taxawu pense que l’Etat doit prendre des mesures adéquates pour soulager les populations. « Le Woyofal est devenu la première source de stress des Sénégalais. C’est une question de santé finalement, des mesures s’imposent M. Le ministre ».
Ramatoulaye Bodian estime elle que le premier problème avec la Senelec c’est le fait qu’elle veuille forcer tout le mode à utiliser les compteurs Woyofal. « Certains d’entre nous voudraient revenir aux compteurs classiques. Nous devons avoir le choix de voir comment payer son électricité », clame-t-elle.
Abdou Mbacké Ndao comme bon nombre de ses collègues a soulevé la distribution inéquitable de l’électricité dans certaines zones rurales. A en croire ce dernier, c’est souvent source de conflit entre les habitants des villages environnants. « Il y a un faux récurrent qu’il faut bannir. Apporter des poteaux, entamer les travaux et disparaître du jour au lendemain sans aucune explication, c’est frustrant pour les populations. Le monde rural fait partie du Sénégal, ayez un peu plus de considération pour ses habitants », affirme l’ancien maire de Mbacké qui espère qu’avec l’arrivée du pétrole et du gaz, les Sénégalais seront soulagés.
Nafi Diallo, de son côté, se demande si l’Etat et ses démembrements paient régulièrement leurs factures. « J’ose espérer que vous n’êtes pas en train de faire supporter aux ménages l’ardoise de l’Etat », souligne la députée de Wallu qui demande aussi le retour à l’ancien système de facturation. Pour ce qui est de l’électrification rurale, Nafi estime que « 12 ans après une supposée émergence, tout le Sénégal aurait dû avoir de l’électricité sans que l’on ruralise une partie du pays », dit-elle en émettant des réserves sur les promesses de l’Etat concernant l’impact du pétrole et du gaz sur la vie des populations à partir de 2024.
Pour Abass Fall, le constat c’est qu’il y a une prédominance des producteurs indépendants dans la phase de production qui maintient la Senelec dans une dépendance asphyxiante qui se répercute sur le coût de l’électricité. Sur le problème des tranches sociales pour la tarification de l’électricité, le député de Yewwi suggère que la tranche sociale soit relevée de 150 à 300 KW pour protéger les masses laborieuses.
Oulimata Guiro pose le cas de l’électrification de Ziguinchor en demandant au ministre si ledit département fait partie du Sénégal. « Quand j’entend des collègues députés vous féliciter du taux d’électrification dans le pays, je me demande si nous parlons du même pays. Arrêtons la politique politicienne et disons la vérité telle qu’elle est. A moins que le Gouvernement privilégie certaines localités par rapport à d’autres », fulmine-t-elle.
Aliou Dembourou Sow, comme pour corriger sa collègue de l’opposition, soulève le cas de Vélingara Ferlo. « C’est la première fois à l’Assemblée, en 12 ans, que je ne vais pas voter un budget. Je ne peux pas comprendre que sous le magistère du Président Macky Sall à qui j’ai témoigné ma loyauté durant toutes ces années, ma commune soit encore plongée dans le noir », prévient-il avant de changer d’avis sur demande du ministre des Finances.
Abdou Mbacké Dolly lui a choisi de mettre le dossier de BP sur la table en demande à Antoine Diome d’édifier les populations. « Dites-nous les véritables raisons du retrait de BP de l’exploitation du bloc de Yakaar Teranga et pourquoi son contrat sur l’exploitation du bloc que nous partageons avec la Mauritanie reste intact ? Qui est pressenti pour le remplacer et pourquoi il n’y a pas d’amende à son égard ? », interroge-t-il.
Aly Mané estime qu’avec le retrait de BP, Yakaar Teranga doit être une opportunité pour Petrosen. D’après le député socialiste, le retrait de la subvention dont tout le monde parle a permis de renforcer l’équité territoriale avec l’électrification d’autres localités.
Ndèye Khady DIOUF









