Ce fut une nuit d'horreur, avant-hier, vers 23h, au quartier Keur Mbaye Fall dans la commune de Grand Mbao. Un vendeur de téléphones portables a tué son épouse d'une balle dans la tête par... accident.
Une présumée partie de jeu autour du maniement d'une arme à feu type pistolet automatique (Pa), doté d'un chargeur de dix cartouches de 9 mm, entre un commerçant du nom de Pape M. Diop, né en 1990, et son épouse nommée Bintou G, 1992, a tourné en eau de boudin avec la mort accidentelle et tragique de cette dernière par une balle dans la tête.
Il joue avec son arme à feu, la braque vers son épouse et…
Ce jour fatidique, avant d'aller au lit, les deux conjoints se livrent à leur jeu favori consistant à échanger des plaisanteries. Le mari pousse plus loin le bouchon, sort son arme à feu et tente d'effrayer la jeune femme. L’épouse pouffe de rire et adopte une attitude de défiance.
Le mari braque le pistolet sur la jeune femme et la somme de s'arrêter. Sans succès. D'une fausse manœuvre, il appuie sur la gâchette de l'arme et explose la tête de son épouse d'un tir à bout portant.
Alertés par la détonation, des membres de la famille accourent et tombent sur le corps sans vie de la dame baignant dans son sang. Ils se jettent sur elle, tentent vainement de la sauver et poussent des cris de détresse à tout bout de champ.
Le mari, inconsolable, interpellé et placé en garde à vue
Informés, des pandores de la brigade de gendarmerie de la Zone franche industrielle de Mbao débarquent dans la maison mortuaire et procèdent aux constatations d'usage des faits. Ils interpellent le mari présumé meurtrier et le conduisent dans leurs locaux pour les besoins d'une enquête préliminaire.
A l'état actuel de l'enquête préliminaire, les gendarmes visent l'infraction d'homicide involontaire par arme à feu contre l'époux commerçant. Même si, au fil des auditions et d'autres indices, l'affaire pourrait tourner en meurtre déguisé.
Vieux Père NDIAYE
L'EPOUX SE LACHE DEVANT LES GENDARMES
«C'est elle qui m'a financé avec sa cagnotte de tontine, elle était tout pour moi»
Soumis à un interrogatoire sommaire, le mari fond en larmes devant les gendarmes et se laisse aller à des confessions sur sa vie de couple avec sa défunte épouse. «Chef, j'ai tué par accident ma bien aimée épouse, qui a tout fait pour moi. On est sorti en amoureux pendant 10 ans avant de convoler en justes noces. On a fait quatre ans de mariage», a déclaré l'époux, entre deux sanglots. Et de poursuivre : «je n'avais rien lorsqu'on se mariait. C'est mon épouse, après avoir remporté la cagnotte d'une tontine, qui m'a financé. Grâce à elle, je gagne dignement ma vie dans la vente de téléphones portables. Elle me fait tellement confiance qu'elle me confie son argent. On vivait en couple comme des cousins et des cousines. Elle était tout pour moi».
Il regrette son geste et veut se suicider pour rejoindre son épouse
Le mari regrette son geste et crie sa ferme intention de se suicider pour rejoindre sa bienaimée épouse à l’au-delà. «Comment je vais maintenant vivre avec nos deux enfants mineurs sans elle ? Ma vie n'a plus de sens. Dieu m'est témoin, je jouais juste avec elle avec l’arme à feu lorsque mon index a glissé sur la détente».
Le vendeur de l'arme à feu activement recherché
Quid de l'arme à feu ? Le vendeur de téléphones portables affirme s'être procuré le pistolet dans le marché noir auprès d'un ami. «C'est un ami qui m'a récemment vendu l'arme à feu. Je voulais juste jouer avec elle. Hélas, le coup est parti tout seul». Aux dernières nouvelles, l'ami et vendeur de l'arme à feu est activement recherché.
Un pistolet automatique payé à 70.000f
Le commerçant déclare avoir acheté le pistolet automatique (Pa) dans le marché noir auprès d'un ami à 70.000 F Cfa. «On revenait de Saly. En route, l'ami en question m'a proposé l'arme à feu à 300.000 F Cfa. Après marchandage, il me l'a cédée à 70.000 F Cfa. Arrivé chez moi, j'ai voulu faire peur à mon épouse en lui branquant le canon de l'arme. Hélas».
V. P. NDIAYE











