La souveraineté numérique du Sénégal est plus que jamais d’actualité. Une table ronde a été tenue hier par l’Ong Paradigm Initiative pour échanger sur les données personnelles et la souveraineté numérique au Sénégal. Pour les panélistes comme Moussa Waly Sène, il urge de trouver des solutions pour faire face aux carences juridiques quant à la gestion des données personnelles des Sénégalais qui sont, révèle Babacar Diop, président de l’Ong Jonction, «stockées à l’étranger».
L’organisation Paradigm Initiative (PIN) a organisé une table ronde avec les parties prenantes pour évoquer essentiellement les questions liées à la gestion des données personnelles et à la souveraineté numérique. Face aux nombreux défis qui les attendent avec le vœu d’une souveraineté numérique des pays africains, les Ong Paradigm Initiative et Jonction ont échangé sur la réglementation et la protection des données personnelles. Selon Babacar Diop, président de l'organisation Jonction, ce forum sera axé sur la gouvernance des données et de la protection de la vie privée, des initiatives en matière de protection des données et de la souveraineté numérique et de contrôle des données. «Présentement, il n'y a pas une grande évolution par rapport à la gouvernance des données de manière générale, parce que récemment le Président Bassirou Diomaye Faye, lors d'un conseil des ministres, a suggéré l'élaboration d'une stratégie nationale sur les données (…). La problématique du stockage des données est réelle. Il faut qu’on accepte qu'au Sénégal et un peu partout en Afrique, il y a des données qui ne peuvent pas être stockées (…) Le Data Center de Diamniadio a été construit à cet effet. Mais présentement, il n'a pas suffisamment fonctionné pour permettre le stockage des données au Sénégal. Cette question ne va se régler du jour au lendemain. Il faut qu'on accepte que certaines données personnelles des Sénégalais seront stockées à l'étranger», a-t-il soutenu. Et d’ajouter : «la création du Data Center national de Diamniadio aurait dû servir à cela, mais il y a certaines données qui ne peuvent pas être stockées au Sénégal ou en Afrique».
«Beaucoup de carences sur le plan juridique dans la gestion des données personnelles»
Lui emboitant le pas, Moussa Wally Sène, le Program officer de Paradigm Initiative (PIN) Afrique francophone, confie qu’il y a un réel enjeu économique qui entoure le stockage des données personnelles au Sénégal. «Les pays africains ont énormément de difficultés dans la gestion de leurs données personnelles, d'où les initiatives de PIN... le Sénégal dispose d'une réglementation sur les données personnelles avec la Commission de gestion des données personnelles (Cdp), mais il faut reconnaître qu'il y a beaucoup de carences sur le plan juridique», dit-il. Il ajoute : «les pays qui contrôlent les données numériques contrôlent l'économie mondiale ! Nous devons réfléchir sur comment permettre au Sénégal et aux pays africains d'atteindre cette souveraineté numérique. Nonobstant l'existence d'un Data Center au Sénégal (Diamniadio), les choses tardent à se mettre en place ; d'où cette initiative».
S’agissant de la Cdp, Moussa Waly Sène reconnait que le Sénégal a une réglementation sur les données personnelles mais, dit-il, «ce cadre a beaucoup de carences parce qu’en général les entreprises étrangères ne sont pas concernées par cette réglementation alors qu’elles détiennent la majorité des sites et applications qu’on utilise».
Samba THIAM













