Certains militants et soutiens du régime actuel vont certainement s’arracher les cheveux en apprenant que le Président Bassirou Diomaye Faye a avalisé le démarrage des activités du Cese qu’il avait promis de dissoudre avec le Hcct dès son accession au pouvoir. Avec sa coalition, Diomaye a battu campagne en promettant aux Sénégalais de les débarrasser des «institutions budgétivores». Mais ce n’est apparemment pas encore le bon moment. Le chef de l’État a en effet signé le décret contresigné par son Premier ministre Ousmane Sonko, pour convoquer l’ouverture de la première session extraordinaire de l'année 2024 du Conseil économique, social et environnemental. Les nouveaux membres de ladite institution nommés par le Président Macky Sall avant son départ ont été installés hier, en présence du ministre du Travail, Yankhoba Diémé.
Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko vont-ils faire un virage à 180 degrés à propos de la dissolution du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) ? Après être resté aphone sur le sujet depuis leur accession au pouvoir, le chef de l’Etat a signé le 5 juin 2024 le décret 2024-1133 portant convocation de la première session extraordinaire de l'année 2024 du Conseil économique, social et environnemental. Sans opérer aucun changement sur les instances laissées par son prédécesseur, le Président Macky Sall qui avait nommé de nouveaux membres pour l’institution le 18 mars dernier. Dans le décret contresigné par le Premier ministre, le Président Bassirou Diomaye Faye y a fixé l’ouverture de la première session extraordinaire de l'année 2024 du Conseil économique, social et environnemental le 25 juin 2024. Cette session extraordinaire ouverte hier avec l’installation des nouveaux membres désignés par le Président Macky Sall, quelques jours avant son départ, sera close à l'expiration de l'ordre du jour et, au plus tard, le mardi 9 juillet 2024.
A noter que cet acte du Président Faye est tout à fait légal. Puisqu’il n’a pas encore dissous l’institution, il est dans l’obligation de convoquer cette ouverture de la première session extraordinaire pour le Cese.
Le ministre du Travail assure
Le ministre du Travail qui a pris part à la séance a donné des gages pour une collaboration fructueuse entre le Conseil économique, social et environnemental et le gouvernement. «Nous sommes tous conscients de l’importance d’avoir des institutions fortes. De par leur posture, elles peuvent être de véritables remparts contre d’éventuelles dérives surtout dans le contexte actuel fortement marqué par des actes d’extrémisme de tout genre», a lancé Yankhoba Diémé. Le ministre du Travail d’assurer que les avis émis par le Conseil économique, social et environnemental, sur initiative du gouvernement ou sur votre propre initiative, permettront aux membres du gouvernement de disposer des recommandations pertinentes nourries de la diversité des profils et rangs de ses membres. M. Diémé d’assurer sa disponibilité au Cese en sa qualité de ministre du Travail, de l’Emplois et des Relations avec les institutions, à les accompagner dans l’exercice de leurs fonctions et en ayant pleine conscience de leur aptitude à accompagner le gouvernement. «Je vous assure également de la disponibilité des membres du gouvernement à donner suite à vos futures sollicitations et avis. Il nous faudra juste œuvrer ensemble dans le cadre du Jub, Jubal et Jubanti», dit-il.
Abdoulaye Daouda Diallo : «le Conseil va œuvrer pour un Sénégal souverain, juste et prospère»
Prenant la parole, le président du Conseil économique social et environnemental s’est d’abord employé à féliciter le Président pour sa brillante élection. Abdoulaye Daouda Diallo souligne ensuite que le Cese prend l’engagement d’animer durant cette mandature, à travers ses avis et rapports, son action à l’émergence du Sénégal en droite ligne avec la vision du chef de l’État.
A ses collègues conseillers, Abdoulaye Daouda Diallo déclare : «notre République attend que nous la servions avec détermination, loyauté, générosité et humilité, en ayant comme seul boussole les intérêts du peuple», avant de continuer : «cela exigera un investissement personnel de chacun de nous. Nos avis et rapports doivent être en permanence denses, pertinents et porteurs de solutions pour les défis et enjeux dont notre pays est appelé à faire face. Je vous exhorte de prendre à sa juste mesure l’ampleur de vos responsabilités qui vous obligent au don de soi pour notre pays, pour la crédibilité du Cese».
A l’en croire, la République a besoin d’une institutions consultative forte, renforcée et consolidée dans ses pouvoirs. Dans cette quête exaltante de patriotisme, souligne Abdoulaye Daouda Diallo, le Conseil qui incarne les forces vives de la nation va œuvrer pour un Sénégal souverain, juste et prospère.
Ndèye Khady D. FALL













