Présidant hier la conférence de presse de la coalition «Diomaye Président», Aïda Mbodji a interprété à sa manière la décision du Conseil constitutionnel qui a censuré l'article central de la loi d'interprétation de la loi d'amnistie. Estimant que «les crimes imprescriptibles ne peuvent être effacés par une loi», Aïda Mbodji se demande aussi si «la gestion catastrophique» des fonds Force Covid de Macky Sall n’est pas assimilable à la haute trahison.
Alors que la scène politique sénégalaise renoue avec la tension, notamment à cause des multiples arrestations et autres procédures contre des dignitaires de l’ancien régime, la coalition «Diomaye Président» a aminé hier à Dakar, une conférence presse pour s’exprimer sur la situation politique nationale. Présidente de ladite coalition, Aïda Mbodji a appelé à la justice pour les victimes des violences passées. «En initiant cette proposition de loi interprétative, la seule et unique préoccupation du groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes, est que les expéditions, les actes de torture et de purges du régime de Macky Sall ne restent impunis. C’est en cela que la décision du juge constitutionnel nous conforte et nous réconforte, nous, membres de la grande coalition Diomaye Président, en rappelant», a fait savoir Aïda Mbodji.
Poursuivant, Aïda Mbodji s’attaque à l’ennemi numéro 1 du moment de Pastef : Thierno Alassane Sall., sans le citer. «Que dire de ceux qui en parlent alors qu’ils n’ont aucun intérêt à agir ? C’est le cas de quelqu’un qui s’entraîne de la ‘’nouvelle opposition’’», fustige encore la Déléguée générale de la Der/Fj.
Parlant de l’opposition, Aïda Mbodji se demande d’ailleurs «ce qu’il reste de cette opposition désarticulée, en quête de survie, si ce n’est la calomnie, la médisance, la désinformation, la manipulation, la mauvaise foi.»
Poursuivant, l’ancien ministre n’oublie pas «l’obligation de rendre compte pour tous ceux qui ont détourné nos deniers publics, notamment les milliards destinés au Fonds Force Covid.» Aïda Mbodj de rappeler : «nous avions accompagné le Président Macky Sall, disant même qu’à chaque fois qu’il nous propose un texte concernant la Covid, nous allions, sans chercher à savoir, voter le texte. Voilà où est-ce que cela nous a menés. Est-ce que ce n’est pas cela la haute trahison ? Je vous lance la question : dites-moi si ce n’est pas la haute trahison ? », questionne Aïda Mbodji.
Mais déjà, elle cherche à rassurer les plus dubitatifs : «il ne s’agit d’aucun acharnement, ni de règlement de compte politique, encore moins de chasse aux sorcières comme certains veulent le faire croire.» Pour Aïda Mbodji, «on ne peut pas suspecter la main de l’exécutif dans ces dossiers concernant les anciens tenants du pouvoir».
Et d'ajouter : «au contraire, c’est la première fois qu’on voit une coalition au pouvoir avouer ouvertement ne pas pouvoir interférer dans le fonctionnement de la justice, sous la pression des populations qui réclament un traitement plus rapide de tous ces dossiers. C’est la preuve la plus éloquente de la rupture dans notre système judiciaire. Par ailleurs, l’ancien président, qui a permis toutes ces forfaitures, n’a qu’à répondre de ses actes», invite la présidente de la coalition «Diomaye Président». Avant de lancer un message aux députés : «Honorables députés du peuple, nous vous encourageons.»
Sidy Djimby NDAO












