Les couloirs des tribunaux et les bureaux des greffes s’apprêtent à se vider une fois de plus. Les travailleurs du secteur de la justice, réunis au sein de l’entente Sytjust–Untj, ont annoncé une grève de 48 heures, les jeudi 3 et vendredi 4 juillet 2025, pour protester contre ce qu’ils qualifient d’«injustice persistante» et de mépris des autorités publiques.
À l’issue d’une réunion tenue mardi 1er juillet, en présence du président du Haut Conseil du dialogue social (Hcds) et du ministre de la Fonction publique, les espoirs d’un compromis ont été rapidement douchés. Selon l’entente Sytjust–Untj, aucune proposition concrète n’a émergé du côté gouvernemental, pourtant attendu au tournant. «Le Gouvernement s’enlise dans une lecture erronée des textes, refusant de reconnaître les droits légitimes des travailleurs de la Justice», déplore les greffiers.
Pour les représentants syndicaux, la situation n’est plus tenable. Ils dénoncent une série d’atermoiements et un dialogue social devenu stérile, malgré la bonne foi affichée des syndicats pour sortir d’une crise qui dure depuis plusieurs années.
Espoir douché, un affront de trop
Cette nouvelle grève s’inscrit dans un contexte de tension croissante. L’Entente Sytjust–Untj dénonce «un énième affront» de la part des autorités, accusées d’ignorer volontairement les souffrances et revendications des agents de justice. Des agents qui, rappelons-le, sont en première ligne du fonctionnement de l’appareil judiciaire, souvent dans des conditions précaires. Le message est clair : «la mobilisation sera totale et les juridictions ainsi que les services administratifs de la Justice pourraient connaître un sérieux ralentissement de leurs activités durant ces deux journées de grève», préviennent les syndicalistes sur le pied de guerre.
Une main tendue… sous condition
Malgré cette montée au front, les syndicats disent rester ouverts à un dialogue «sincère». Un mot lourd de sens et surtout orienté vers des solutions concrètes, loin des discours dilatoires. «Notre engagement reste intact. Mais notre patience a des limites», préviennent-ils.
À la veille de cette mobilisation, les regards se tournent vers le gouvernement. Saura-t-il saisir l’urgence de la situation, ou choisira-t-il une fois de plus l’immobilisme face à une grogne syndicale désormais enracinée ? En tout cas, l'avenir nous édifiera.
Baye Modou SARR











