Pour cette dernière journée du premier tour des contrôles des parrainages, aucun des candidats programmés n’a obtenu le sésame : que des admissions au second tour et des recalés. Les doublons restent certes le premier coup de sabre qui a éliminé beaucoup de candidats, mais la particularité de cette journée, c’est le motif de dossier incomplet qui a invalidé la plupart de ceux qui sont passés devant la commission de contrôle des parrainages. Ousmane Sonko y est passé, Amsatou Sow Sidibé, Capitaine Dièye et tant d’autres. Bougane Guèye Dany, Thierno Alassane Sall et Amadou Ly ont la possibilité de revenir régulariser leurs manquants dans les délais définis par la loi.
Aucun nom ne s’est ajouté à la liste des candidats qui ont validé d’office leur parrainages ; pourtant la commission de contrôle des parrainages a effectué une autre journée de travail hier. Et parmi ceux qui sont passés, trois seulement ont reçu l’autorisation de revenir durant le second tour pour régulariser le nombre restant pour obtenir le minimum requis. Il s’agit de Bougane Guèye, Thierno Alassane Sall et Amadou Ly.
Bougane Guèye, Thierno Alassane Sall et Amadou Ly au 2nd tour
Le leader de Geum Sa Bopp, placé à la 84e place sur la liste de passage devant la commission de contrôle des parrainages a aussi senti l’effet des doublons. Bougane Guèye Dany s’est en effet retrouvé avec 29.000 doublons externes. Il n’a validé, selon son mandataire, Mamadou Guèye que 70% du minimum requis. «C’est une épreuve extrêmement difficile, vu notre position. Heureusement, le travail opéré a payé, nous sommes à presque 70% avec près de 26.000 parrains validés avec 29.000 doublons externes. Nous sommes donc aptes à passer au 2nd tour. Il nous reste une région à compléter, ce qui n’est pas tellement compliqué avec 19.000 parrains à régulariser, Dieu merci nous avons déjà un stock. Nous allons nous y atteler et passer le 2nd tour», assure Guèye.
Thierno Alassane Sall, malgré sa position inconfortable, a réussi à valider plus de 30.000 parrains ; malheureusement il s’est retrouvé avec près de 28.000 doublons externes. Le député et leader de RDV devra donc chercher environ 13.000 parrains pour pouvoir participer à cette élection présidentielle. Il y a aussi Amadou Ly Akilee qui a validé près de 20.000 parrains, il a donc la possibilité de venir au second tour régulariser le restant. «Vu la position de notre candidat, on s’attendait à une situation plus complexe, mais Dieu merci, nous avons pu valider un bon nombre. Mais, nous avons aussi eu près de 30.000 doublons externes à combler d’ici lundi, nous allons continuer à travailler en espérant l’appui de nouveaux alliés», a confié son mandataire à la sortie de son entrevue avec la commission de contrôle des parrainages.
Sonko, Aida Mbodji, Amsatou Sow, Capitaine Dièye… ne participeront pas à cette élection
C’est le candidat Ibrahima Cissokho qui a ouvert le bal des recalés de ce dernier jour du premier tour du contrôle de parrainage, pour n’avoir pas atteint le nombre minimum requis. Son mandataire soutient que c’est à cause d’un simple oubli que son candidat a été recalé. «Nous avons oublié l’en-tête pour la région de Sédhiou où nous avions 1500 parrains. C’est notre seule faute et la commission nous recale alors que nous avons plus de 40.000 parrains qui sont validés ; donc il nous restait environ 3000 parrains pour avoir le minimum», explique Gañsirie Sow. Mansour Ndiaye, lui, c’est parce qu’il n’a validé que 1578 parrains sur les 54.000 et quelques parrains présentés. Idem pour Momar Ndao de Ascosen qui s’est retrouvé avec plus de 41.000 doublons externes. Il n’a en effet validé que 1246 parrains. Ibnou Tamiya Sylla a validé 1068 parrains seulement donc invalidé. Babacar Ndiaye lui a obtenu 9492 parrains avec plus de 14.000 doublons externes. Aïssatou Mbodji qui était 93e sur la liste de passage devant la commission de contrôle de parrainage, n’ira pas non plus à cette élection. Le dossier de l’ancienne ministre et députée est invalidé ; pourtant elle a plus de 20.000 parrains validés.
Pour les candidats suivants, l’aventure s’arrête là parce qu’ils n’ont pas fourni de dossiers complets : il s’agit de Sonko, du capitaine Dièye, Sadio Kanouté, le professeur Amsatou Sow Sidibé et Me Moussa Diop. Ils sont tous recalés pour dossier incomplet, il leur manquait chacun l’attestation de la Caisse de dépôt et de consignation.
Me Moussa Diop, qui séjourne actuellement en prison, a réussi à déposer son dossier de candidature au Conseil constitutionnel, mais il n’ira pas plus loin. Boubacar Camara son mandataire explique leur passage devant la commission de contrôle des parrainages. «La commission nous a reçus mais notre dossier n’a pas fait l’objet de vérification parce qu’il nous manque l’attestation de la Caisse de dépôts et de consignations», révèle le mandataire de l’ancien Dg de Dakar Dem Dikk. Selon ce dernier, «le chèque pour la caution de notre candidat était bien disponible depuis le 20 décembre, mais puisqu’on ne lui a pas permis de faire une procuration au nom de notre trésorier de parti, nous ne pouvions pas aller à la Cdc à temps pour obtenir ladite attestation et maintenant, nos 48.000 parrains n’ont pas été examinés», clarifie M. Camara qui accuse le Président Macky Sall d’être derrière.
Le mandataire de Amsatou Sow Sibidé a lui aussi apporté des justifications. «Notre dossier a été rejeté pour le motif de non dépôt de l’attestation de la Cdc ; pourtant nous avions déposé notre caution depuis le 20 décembre et nous avions reçu l’attestation 48 heures plus tard ; malheureusement la caution était manquante, mais nous avions transmis le lendemain au président du Conseil constitutionnel un duplicata de notre attestation de la Cdc et cela n’a pas été pris en compte. Ils ont statué sur la forme et non sur le fond, ce qui est contraire à l’esprit du Conseil constitutionnel. C’est une faiblesse de notre démocratie».
Et comme prévu par la loi, les représentants de dossiers qui n’ont pas répondu à la convocation était programmé, après le passage des 93 candidat. Ceci fait, le dossier de Ousmane Sonko a été contrôlé et invalidé lui aussi hier pour dossier incomplet. Selon Me Ciré Clédor Ly, représentant de ce dernier, le Sénégal a décidé de s’engager dans une grande farce électorale. «Tout le monde a pu constater que le processus électoral manque non seulement de transparence, mais aussi de lucidité. Tout est opaque, les candidats ne peuvent même pas savoir s’ils ont le bon fichier électoral», fulmine-t-il d’emblée avant de revenir sur les détails de son entrevue avec le président de la commission de contrôle. «Lorsque nous sommes entré, le président Badio Camara nous a immédiatement notifié que le dossier était incomplet. Cela veut dire que le dossier a été ouvert et exploité en l’absence du représentant de Ousmane Sonko, ce qui constitue une violation flagrante de la loi », déclare Me Ly, qui annonce des recours tout en affirmant que cette élection ne reflètera pas la volonté du peuple. Talla Sylla dont le dossier devait aussi passer après la fin de la liste, a préféré retirer sa candidature.
Ndèye Khady D. FALL
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