Amsatou Sow Sidibé a succédé hier à la tête du Comité sénégalais des droits de l’homme (Csdh) à l'avocat Pape Sène. La professeure d’université a décliné sa feuille de route qui consiste à la consolidation des droits humains. Elle révèle que le Sénégal a perdu beaucoup de points durant ces douze dernières années en régressant du statut A au statut B. selon le Professeur Sidibé, la récente conjoncture électorale a montré de nombreuses régressions au niveau des droits et des libertés qui ont valu une très mauvaise Image à notre pays au plan international.
C’est finalement hier que le professeur de droit, Amsatou Sow Sidibé a pris fonction à la tête du Comité sénégalais des droits de l’homme (Csdh) en remplacement de son ancien étudiant à la Faculté de droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Sans perdre de temps, le successeur de l’avocat Pape Sène évoque la détermination de la Constitution à préserver les droits humains. D’emblée, Amsatou Sow Sidibé a regretté que la démocratie tant enviée sur le plan africain ait été écornée ces douze dernières années. «Notre pays, jadis réputé pour être un modèle de démocratie et d'Etat de droit, a pourtant connu des reculs dans l'effectivité des droits humains durant ces dernières années avec une relégation du statut A au statut de niveau B depuis décembre 2012. La récente conjoncture électorale a montré de nombreuses régressions au niveau des droits fondamentaux et des libertés individuelles, qui ont valu une très mauvaise image à notre pays au plan international», a martelé l’ancienne membre du comité qui vient en terrain connu.
Face à cette situation, Amsatou Sow Sidibé promet des réformes. «Les attentes sont fortes et les recommandations reçues sont nombreuses provenant de tous les organes de droits de l'homme. Notre accompagnement dans la promotion de l'Etat de droit, de la justice, de l'équité, de l'égalité, de la protection des femmes et des enfants sera décliné en plusieurs orientations stratégiques. En conformité avec les objectifs des politiques publiques en cours, Il s'agira en substance d'améliorer l'accès, la qualité et l'efficacité de la justice, les conditions de prise en charge des personnes vulnérables, des personnes en situation de handicap et de désocialisation, les conditions de séjour dans les lieux de privation de liberté. Sans oublier la question fondamentale des entreprises et des droits de l'homme, notamment sur la question concertée des ressources naturelles. Les sujets que sont l'éducation, le changement climatique, l'environnement, le développement durable, la santé, la migration, le foncier, l'eau et l'assainissement, sont tous partie intégrante de notre futur agenda», précise Mme Sidibé.
Profitant de l’occasion, elle lance un appel à tous les partenaires et collaborateurs du comité à repenser la prévention des conflits, l'alerte précoce, la sécurité et la consolidation de la paix par le triptyque justice-vérité et réconciliation. «Le Comité sénégalais des droits de l'homme compte renforcer ses relations privilégiées avec ses partenaires techniques et financiers qui l'accompagnent dans la mise en œuvre des principes d'égalité, de liberté et de justice sociale, dans la protection et la promotion des droits civils, politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux», dit-elle. Il s'agit, poursuit-elle, de faire respecter les grands principes des droits humains indivisibles, inaliénables et interdépendants. Leur universalité l'exige, et la mondialisation nous y contraint», indique-t-elle. «Nous faisons face à des défis complexes en matière de droits de l'homme rendant notre mission cruciale : assurer que chaque individu jouisse pleinement de ses droits et libertés. Les défis à relever sont donc nombreux, mais pas insurmontables», conclut la nouvelle présidente du Csdh.
Baye Modou SARR












