Le procès du Sénégalais Louis Dassilva, 35 ans, accusé du meurtre brutal de Pierina Paganelli, retraitée de 78 ans, s’est ouvert lundi 23 juin à Rimini. L’audience préliminaire, extrêmement suivie par la presse italienne, s’est tenue à huis clos, sans la présence de l’accusé. Ce dernier est poursuivi pour homicide aggravé par la préméditation, un chef d’accusation extrêmement lourd, susceptible de lui valoir une peine de prison à perpétuité.
Les faits à l’origine de l’affaire
Le 3 octobre 2023, le corps de Pierina Paganelli était retrouvé gisant dans le garage de son immeuble à Rimini, criblé de coups de couteau. Le drame avait profondément marqué la petite communauté du quartier où elle vivait, tandis que les enquêteurs italiens travaillaient sans relâche pour identifier le responsable.
Très rapidement, les soupçons se sont portés sur Louis Dassilva, un Sénégalais résidant en Italie, connu du voisinage. Selon la version de l’accusation, le meurtre aurait été méticuleusement préparé. Le mobile précis reste à définir, mais la brutalité du crime ainsi que les détails révélés par la scène du meurtre avaient secoué l’opinion publique italienne.
Une audience préliminaire cruciale
Hier lundi 23 juin, le juge des audiences préliminaires, Raffaele Deflorio, a ouvert le procès en l’absence du principal accusé. Tout de même, son équipe de défense, peu loquace, conteste fermement la version des faits exposée par le Parquet. Le juge a accepté 13 des 15 demandes de constitution de parties civiles, parmi lesquelles figurent les enfants et les petits‑enfants de Pierina Paganelli. Ils sont défendus par les avocats Marco et Monica Lunedei. Le juge a rejeté la demande de l’ex‑époux ainsi que celle d’une association de défense des droits des femmes, estimant qu'elles ne répondent pas aux critères requis pour intervenir à ce stade de la procédure.
Une défense serrée préparée par les avocats de Dassilva
Les avocats du Sénégalais entendent jouer toutes les cartes à leur disposition. Selon des indiscrétions, ils contesteront la solidité du dossier à charge, qu’ils estiment constitué principalement d’indices indirects, tels que des témoignages fragiles et des expertises téléphoniques encore débattues. «Ce procès repose trop sur des présomptions. Il nous appartient de démontrer que la vérité est plus complexe que celle racontée par le Parquet», a déclaré un avocat de la défense à la presse locale.
Une affaire suivie de près au Sénégal
Pour la communauté sénégalaise d’Italie ainsi que celle du Sénégal, ce procès est extrêmement sensible. À Dakar, où la diaspora est généralement attachée à l'image du pays à l’étranger, de nombreuses questions émergent quant à la défense consulaire du prévenu ainsi qu’aux conditions de détention et d’instruction du procès. Pour l’heure, ni la famille du mis en cause ni les autorités consulaires sénégalaises en Italie n'ont publiquement commenté l’affaire.
Les prochaines étapes du procès
Le juge a fixé la reprise de l’audience à une date ultérieure où seront convoqués les premiers témoins ainsi que des experts médico‑légaux. Le procès s’annonce long, éprouvant pour la famille de la victime ainsi que pour l’accusé. Pour la presse italienne, l’affaire Paganelli/Dassilva devient déjà l’un des procès les plus marquants de l’année 2025, où l’issue dépendra à la fois des expertises scientifiques, des témoignages du voisinage et des éventuels aveux de l’accusé.
Samba THIAM