Le prix de la liberté varie selon les montants non justifiés dans cette affaire des fonds Force Covid-19. Des directeurs de l’Administration générale et de l’Equipement aux communicateurs traditionnels et artistes, chacun passe à la caisse pour avoir le ticket de sortie. Après son retour de parquet hier, Abdou Aziz Mbaye a pu bénéficier d’un contrôle judiciaire après avoir justifié 146 millions sur les 150 millions et consigné pour 4 millions de francs. Inculpé également pour détournement de deniers publics, le Dage du ministère de la Santé, Ousseynou Ngom, a, lui, consigné, 220 millions de francs pour recouvrer la liberté.
Le procureur de la République a levé le pied dans cette affaire des fonds Force Covid-19. Le chef du Parquet a opté de remplir les caisses de l’Etat plutôt que de remplir les prisons. Du coup, il suffit de consigner pour obtenir la liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire. Et depuis hier, c’est le défilé devant les cabinets d’instruction choisis par Ibrahima Ndoye, notamment le 1er cabinet, le 2ème cabinet, le 3ème cabinet et le 5ème cabinet. Toutes les personnes impliquées, à défaut de présenter des contestations sérieuses avec documents à l’appui, échangent la liberté avec le montant non justifié. C’est le cas de Abdou Aziz Mbaye. Ayant fait l’objet d’un retour de parquet hier, le communicateur traditionnel a recouvré la liberté après avoir consigné 4 millions et justifié 146 millions de francs, devant le juge d’instruction du 5ème cabinet. En fait, selon nos informations, leur association avait reçu 150 millions du fonds Force Covid-19. L’argent a été distribué aux ayants droit. Et lorsqu’il s’est agi de justifier, il a pu le faire pour les 146 millions avec des documents, mais il n’avait pas pu le faire pour le reste, même s’il assure avoir remis cet argent à des gens qui y avaient droit. Il explique avoir également eu à aider par-ci, par-là, des personnes par des montants tournant entre 40.000 francs 50.000 francs etc. C’est ce qui explique qu’il ait consigné les 4 millions de francs. Abdou Aziz Mbaye a été inculpé pour détournement de deniers publics.
Au Ministère de la Jeunesse, l’ancien Dage, Mouhamadou Sène, est aussi libre. Comme son frère, il a mis la main à la poche. Mouhamadou Sène, très proche de l’actuelle ministre de la Jeunesse, de la Culture et des Sports dont il est le conseiller technique, a cautionné pour un montant de 41 millions de francs Cfa.
Le Dage du ministère de la Santé consigne 220 millions de francs
C’est au 1er cabinet que le directeur de l’Administration générale et de l’Equipement du ministère de la Santé a vu son dossier confié. Hier, Ousseynou Ngom a été inculpé pour détournement de deniers publics et faux et usage de faux en écritures publiques. A l’instar des autres, il a déposé de l’argent sur la table du magistrat instructeur pour obtenir le contrôle judiciaire. Il nous revient, en effet, que le Dage du ministère de la Santé a consigné 220 millions de francs en plus d’une villa. Il est poursuivi pour 350 millions.
De même, Moussa Sam Daff, le Directeur de l’hôpital Dalal Jamm et son comptable ont consigné et obtenu la liberté. C’est aussi le cas de Mamadou Ndiaye. Le Directeur de la Prévention qui présentait le bulletin quotidien des malades, a débloqué un peu plus de 10 millions pour recouvrer la liberté. L’ancien Dage du ministère de la Culture et de la Communication, Léonce Nzally, est lui aussi libre.
Alassane DRAME












