De l'or 21 carats pour la somme de 3.500.000 F Cfa, c'est ce que l'émigré Almamy Sanoussi Dia voulait acheter à son épouse pour le Magal de Touba. Malheureusement, l'ancien gendarme Mbaye Diop l'a plumé en usant de sa fausse qualité de vendeur d'or. C'est pour cela que ce dernier a été condamné hier lundi à 1 an de prison ferme par le tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie.
Malgré son âge très avancé et son passé de gendarme, le sieur Mbaye Diop n’est pas quelqu’un de sérieux. Cet homme âgé de 76 ans, qui, pourtant, a été condamné pour des faits de complicité de vol lorsqu'il était dans les rangs de la gendarmerie, ne s'est pas assagi. Cette fois-ci, ce père de famille qui a servi pendant 31 ans la maréchaussée a été attrait en justice pour escroquerie au préjudice d'Almamy Sanoussi Dia. En effet, selon la femme de l'émigré, pour cet événement religieux du mois de septembre dernier, elle avait demandé à son époux de lui acheter de l’or à l'étranger. Mais son conjoint a contacté le nommé Massamba Guèye qui avait l'habitude de lui faire ses courses. Ce dernier l'a mis en rapport avec le prévenu Mbaye Diop. Ainsi pour appâter le couple, ce dernier leur a confié qu'il est un vendeur d'or très connu dans le milieu du showbiz et que ses bijoux sont très prisés par les épouses des Mbacké-Mbacké. Et pour étayer cette thèse, Mbaye Diop leur a envoyé des photos de modèles de parures en or en leur annonçant que c'est sa fille basée à Dubaï qui lui envoie les bijoux.
Après avoir porté son choix sur un modèle de 21 carats, ils sont tombés d'accord sur un montant 3,5 millions F Cfa. Comme elle avait versé un acompte de 2 millions F Cfa, le reliquat devait être payé après la livraison du bijou en or. Mais avant même la livraison, Mbaye Diop est allé auprès de l'épouse de la partie civile pour récupérer le reste des sous. Et pire, il a demandé un surplus de 200.000 F Cfa. La dame a alors commencé à douter de sa bonne foi. Pour le piéger, elle et son époux l'ont fait venir chez eux pour lui donner ce bonus. Une fois sur les lieux, ils lui ont demandé s'il avait un magasin. Pour essayer de les semer, Mbaye Diop leur a rétorqué que depuis les manifestations de juin dernier, sa cantine est fermée. Et même quand sa pièce d'identité lui a été demandée à des fins d'identification, il n'a pas été en mesure de la produire. Et puisqu'il disait qu'il habitait les Parcelles Assainies, il a tenté de fuir en cours de route lorsqu'ils voulaient se rendre là-bas avec lui. Et quand ils sont arrivés sur les lieux, une dame trouvée sur place leur a confié que Mbaye Diop était l'ami de son époux et qu'il avait même fait la prison. Ils se sont finalement rendu compte qu'ils avaient à faire à un escroc avant de l'acheminer au commissariat des Parcelles Assainies où il a été inculpé pour escroquerie. Délit pour lequel il a été jugé hier lundi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.
À la barre, le mis en cause a dit avoir reçu la somme de 1.300.000 F Cfa à titre de prêt et non pour acheter de l'or. D'après lui, la dame et son mari l'ont fait venir chez eux et lui ont fait signer une décharge sous la contrainte. Document dans lequel il reconnaissait avoir reçu le montant de 3.300.000 F Cfa pour cet or
La partie civile, Almamy Sanoussi Dia, représentée par son épouse, a indiqué : "je lui ai proposé un paiement via Orange money. Mais, il n'a pas accepté ce mode de paiement. Il est personnellement venu chez moi récupérer les 3,3 millions F Cfa. Je détiens les audios de toutes nos échanges WhatsApp. La livraison était prévue pour le 9 septembre dernier", a-t-elle confirmé.
L'avocat de la victime qui révèle que Mbaye Diop est un "escroc professionnel identifié par les services de la police", a réclamé 7.000.000 F Cfa en guise de réparation. Le procureur ayant requis l'application de la loi pénale, Me Emmanuel Diatta de la défense a expliqué au tribunal que la remise des sommes d'argent n'est pas contestée, mais c'est le montant qu'ils contestent. L'avocat, qui estime qu'il y a une contradiction sur le montant, a précisé qu'il y a lieu de considérer qu'il y a eu un contrat de prêt qui n'a pas été remboursé et non une vente. Ce, avant de solliciter une application bienveillante de la loi pénale pour le compte du prévenu. Le tribunal à la fin des débats l'a condamné à 1 an de prison ferme et à payer la somme de 5 millions de dommages et intérêts à la victime.
Fatou D. DIONE









