Accusé de viol suivi de grossesse, pédophilie et détournement de mineure par M. D. Nguer, 17 ans, le maçon de 51 ans, Souleymane Diouf, risque 2 ans de prison ferme sur réquisition du parquet. Jugé hier, mardi 18 février 2025, devant la chambre criminelle de Dakar, il a parlé de rapports sexuels consentis avec la victime qui campe sur sa position.
M. D. Nguer, aujourd'hui âgée de 21 ans, garde une marque indélébile du viol présumé qu'elle aurait subi dans leur maison sise à Grand-Médine, il y a de cela 4 ans (2021). De ce viol, naquit une fillette alors qu'elle n'avait que 17 ans. Accompagnée de ses civilement responsables et de sa fille, M. D. Nguer, toute frêle de taille, est venue soutenir devant la chambre criminelle de Dakar les accusations de viol, pédophilie et de détournement de mineure qu'elle impute à leur locataire, Souleymane Diouf, maçon de 51 ans.
C’est à cause de ses vommissements fréquents que sa mère a découvert sa grossesse. Inquiète de son état de santé, sa mère l’a conduite à l'hôpital. Là, le diagnostic de la blouse blanche était sans appel. Car, elle avait conclu que la gamine était à son 5ème mois de grossesse. Interrogée, elle pointe du doigt Souleymane Diouf. Celui-ci, informé, a vivement contesté. C'est par la suite que le père de la victime a porté l'affaire en justice. Souleymane Diouf est alors arrêté puis placé sous mandat de dépôt le 14 septembre 2021.
La présumée victime raconte les circonstances du viol
En détention provisoire depuis lors, il a été renvoyé en jugement hier, mardi 18 février 2025, devant la chambre criminelle. A la barre, la victime présumée a maintenu ses accusations. D'après son récit, il était 11h lorsque Souleymane Diouf l'a appelée pour lui demander d'aller lui acheter des cigarettes. "Il m'a violée au moment où il n'y avait personne à la maison. Quand je suis allée lui remettre la cigarette, il m'a furtivement poussée sur le lit avant d'enlever mon pantalon. Quand il abusait de moi, j'étais inconsciente. À mon réveil, j'ai vu que mon corps était tacheté de sang. C'est la seule fois qu'il m'a violée. C'est à l'issue de ce viol que j'ai contracté cette grossesse. J'avoue qu'il ne m'a pas menacée et je n'ai rien dit à ma mère", a-t-elle narré à côté de sa mère qui portait l'enfant issu de son abus sexuel.
Souleymane Diouf parle de relations consenties
Souleymane Diouf a contesté les faits, disant tout simplement que lui et la mineure M. D. Nguer étaient amants. Sur le viol, il dira avoir juste entretenu des relations sexuelles consenties avec elle. "Je ne l'ai jamais forcée à coucher avec moi. Elle était ma copine puisque nous entretenions une relation amoureuse. Je ne l'ai jamais poussée sur le lit comme elle le soutient. C'est elle qui s'est assise sur le lit de son propre gré puis s'est finalement couchée. On a commencé à s'embrasser lorsqu'elle m'a apporté la cigarette. C'est là que j'ai eu des rapports sexuels avec elle. Elle semblait être d'accord. C'est elle-même qui m'a demandé de me lever soutenant qu'elle était satisfaite. On a couché à trois reprises dans ma chambre. C'est aujourd'hui que j'ai eu connaissance du sang dont elle parle", a-t-il expliqué.
Le père de la victime présumée réclame 5 millions
Père de la victime, Oumar Nguer a déclaré qu'après avoir su ce qui était arrivé à sa fille, il s'est rendu auprès du cousin de l'accusé, Mbaye Faye, pour l'en informer. Hélas, précise-t-il, Souleymane Diouf a pris la fuite quand il a eu écho des faits. C'est ainsi qu'il a été obligé de saisir les enquêteurs d'une plainte puisque l'accusé avait réfuté lorsque les faits lui ont été rapportés. Ce père de famille qui a réclamé 5 millions de dommages et intérêts. Mbaye Faye, le cousin de l'accusé, entendu en qualité de témoin, a indiqué que Souleymane Diouf avait reconnu la paternité de l'enfant lorsqu'il lui a posé des questions. "C'est par la suite qu'il a reconnu la paternité de l’enfant. Nous l'avons même baptisé en lui donnant le prénom de sa grande-sœur. Une fois, ma sœur et moi sommes allés lui rendre visite, mais on n’a pas été bien accueilli", a-t-il renseigné.
Le procureur écarte le viol et retient le détournement de mineure
Le procureur, pour avoir relevé un doute sur le crime de viol, a requis l'acquittement de l'accusé, même s'il précise que la conjonction sexuelle n'est pas contestée. Cependant, pour le détournement de mineure, il a sollicité 2 ans de prison ferme, arguant ainsi que l'accusé avait déplacé la victime en la commissionnant en l'absence de ses parents. Me Ndiogou Ndiaye de la défense a, pour sa part, confié que les faits de viol ne sont pas constitués à l'endroit de son client. Il a de ce fait demandé son acquittement au bénéfice du doute. Délibéré au 4 mars 2025.
Fatou D. DIONE













