Les Sénégalais sont allés voter le 17 novembre dernier pour élire 165 députés qui devront les représenter au niveau du parlement pour les cinq années à venir. Avec 130 sièges remportés sur 165, Pastef-Les Patriotes a obtenu une victoire historique lors de ces élections législatives anticipées. Ce nouveau paysage parlementaire témoigne d’une volonté de changement profond exprimée par les électeurs. Mais au-delà des chiffres, l’analyse des professions des députés offre peut-être un éclairage sur les tendances et priorités actuelles de la représentation nationale. La nouvelle Assemblée nationale est composée de 68 femmes et 97 hommes, confirmant les progrès en dents de scie vers une meilleure représentation des genres, grâce notamment à la loi sur la parité adoptée en 2010. Parmi les députés, les enseignants dominent avec 27% des sièges, suivis par les entrepreneurs, qui représentent 22% de l’hémicycle.
Alors que les Sénégalais attendent pour connaitre leur représentants au niveau de l’Assemblée nationale, la plateforme citoyenne d'information et de documentation sur le Sénégal vie-publique.sn a jeté un coup d’œil sur les profils des députés, notamment pour ce qui est de leurs professions.
La diversité professionnelle : un atout pour la législature
Pour ce qui est des professions des députés, le document constate une dominance de l’éducation et de l’entrepreneuriat. Selon le rapport, les parcours professionnels des parlementaires sénégalais élus lors des élections législatives du 17 novembre dernier reflètent deux domaines clés de la société sénégalaise. Il y a d’abord un premier groupe que la plateforme Vie-publique note, ce sont les parlementaires qui s’activaient dans les métiers de l’éducation qui font 27% des députés. Il y a 34 enseignants, 7 professeurs, 2 chercheurs, 1 proviseur. Ces chiffres montrent l’importance de l’éducation dans le débat public et la volonté de nombreux Sénégalais de confier leurs aspirations à des professionnels du savoir.
Toujours selon le document, le deuxième groupe qui regroupe les députés qui s’activaient dans l’entrepreneuriat fait 22% des parlementaires. Pour cette quinzième législature, l’hémicycle compte 19 commerçants 10 opérateurs économiques, 5 entrepreneurs, 2 chefs d’entreprise. Ce groupe illustre l’émergence de l’entrepreneuriat comme moteur de développement, mettant en avant l’essor économique et les préoccupations liées à la création d’emplois.
Cette diversité professionnelle chez les députés sénégalais est d’abord un atout pour la présente législature. Cette diversité d’expériences enrichit, en effet, les débats et les politiques publiques, garantissant que les décisions de l’Assemblée reflètent les réalités de multiples secteurs.
Un équilibre des genres en régression
La nouvelle Assemblée nationale est composée de 68 femmes et 97 hommes, confirmant les progrès vers une meilleure représentation des genres, grâce notamment à la loi sur la parité adoptée en 2010. Avec 68 femmes élues soit 41% du nombre de députés, la loi sur la parité continue de transformer le paysage politique sénégalais. Bien que des progrès restent nécessaires, cette représentation féminine place le Sénégal parmi les leaders africains en matière d’égalité des sexes en politique.
Cependant, comparé à la 14e législature, la 15e législature acte une régression de l’équilibre des genres au niveau de la deuxième institution. Après les élections législative du 31 juillet 2022, l’Assemblée nationale comptait 73 femmes, soit 44,2% des 165 députés. La 15e législature fait également un député moins par rapport à la 13e législature, qui en comptait 69 (41,8%).
Rappelons que les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 ont marqué un tournant dans l’histoire politique du pays. Le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) a obtenu une victoire écrasante en remportant 130 des 165 sièges de l’Assemblée nationale. Cette majorité qualifiée renforce sa domination après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle plus tôt cette année.
En effet, cette victoire donne au Pastef une large marge de manœuvre pour mettre en œuvre ses réformes promises, avec un Parlement acquis à sa cause. Elle met également en lumière les défis pour les partis traditionnels, qui devront repenser leurs stratégies pour s’adapter à cette nouvelle dynamique politique.
Cette nouvelle législature, dominée par le Pastef, est porteuse d’espoirs pour des réformes ambitieuses. Cependant, elle sera aussi scrutée pour savoir si ces profils diversifiés contribueront à relever les défis économiques, éducatifs et sociaux auxquels fait face le Sénégal.
Sidy Djimby NDAO
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