C’est la fin de la triste saga du redoutable commando des huit braqueurs en série encagoulés qui ont été interpellés un à un avec leur arsenal de braquage par les hommes du commissaire central de la ville, Lamarana Diallo. Ils ont longtemps dicté leur loi à coups de fusil, de machette et de couteau dans la ville et ses quartiers périphériques et empêchaient du coup la population locale de dormir du sommeil du juste.
La police centrale de Louga vient de frapper un grand coup dans la fourmilière des gangsters avec le démantèlement du redoutable commando des huit recherchés braqueurs en série.
Pharmacies et boutiques : cible du commando
Suite à de nombreux cas de cambriolages à main armée dans le secteur, les hommes du commissaire central de Louga Lamarana Diallo sont montés au front. Ils intensifient les patrouilles de sécurisation dans le but de mettre fin aux agissements de la bande de malfaiteurs qui opèrent durant les heures creuses de la nuit et ciblent les pharmacies et les boutiques dans les quartiers environnants de la ville.
La pharmacie Khady attaquée, celle de Keur Serigne Louga sauvée
Après leur forfait, les malfrats embarquent à bord de leur véhicule et disparaissent dans la nature en attendant de repérer d’autres cibles avant de frapper à nouveau. Ils parviennent ainsi à braquer trois boutiques et emporter des articles de vente. Cependant, ils ratent leur coup contre la pharmacie Keur Serigne Louga. Même s’ils ont pu réussir leur raid contre la pharmacie Khady, située à la périphérie de la commune, vers le village de Nguidilé. Après avoir défoncé le portail de l’officine pharmaceutique, ils ont emporté 115.000 F et un lot de mentholatum.
Quatre braqueurs tenant un fusil à la main filmés
Au cours de l’attaque contre la pharmacie Keur Serigne Louga, quatre membres du commando sont cependant filmés par les caméras de surveillance de l’officine ; des images montrant les assaillants encagoulés et tenant à la main des fusils. Ils se font filmer également au cours du braquage d’une boutique au quartier Touba Seras par un individu, qui a immortalisé en cachette toutes les séquences du raid avec son téléphone portable.
Le guetteur pris dans un bar, une machette trouvée sur lui
Les flics exploitent alors les vidéos des caméras de surveillance, identifient les gangsters et lancent la chasse à l’homme contre le gang. Au cours des investigations, ils localisent, dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 février, un des malfaiteurs sur la vidéo en question dans un bar dans la commune de Louga et font une descente discrète sur les lieux. Ils le repèrent dans le bar et l’interpellent. Ils le soumettent à une fouille corporelle et découvrent une machette ainsi qu’une somme de 304.000 F sur lui.
Une vidéo enfonce le braqueur guetteur
Les agents conduisent le suspect au poste de police et l’interrogent sur son éventuelle participation aux différents braquages dans le secteur. Ka dégage en touche et clame urbi et orbi son innocence. Les enquêteurs lui montrent la vidéo des caméras de surveillance sur laquelle il fait le guet avec un fusil à la main et tente de faire sauter avec des arrache-clous et autres objets les verrous de sécurité d’une pharmacie. Malgré tout, le présumé braqueur campe sur sa position et se livre à des explications fumeuses.
Les différents éléments matériels du commando saisis
Face aux dénégations du suspect, les policiers effectuent une perquisition chez le nommé A. Ka et tombent à la renverse lorsqu’ils découvrent les mêmes habits que celui-ci portait sur la vidéo au moment du braquage de la pharmacie en question. Les agents tombent ensuite sur une grosse chaussette noire trouée servant de cagoule. Ils apprennent également qu’un certain A. Ka serait un des complices du gus. Lequel squatte une maison délabrée qu’il considère comme un lieu de refuge dans le quartier Médina Salam.
Le braquage raté chez un émigré, des coups de feu tirés à Médina Salam
Pendant que les agents engagent une patrouille de sécurisation et s’apprêtent à lancer l’assaut contre la maison de refuge du nommé A. Ka, ils reçoivent un appel téléphonique, qui les informe de l’attaque à main armée de la maison d’un émigré dans le même quartier de Médina Salam. Les braqueurs font une descente musclée dans le secteur, tirent deux coups de feu sur le portail principal de la maison réclament de l’argent à l’émigré qui prend peur, court se terrer à l’intérieur et alerte par téléphone les flics. Les malfaiteurs, redoutant une intervention de la police, détalent à bord de leur véhicule Pick-up.
Deux douilles de calibre 12 saisies, quatre autres malfrats interpellés à leur Qg
Sur place, les patrouilleurs effectuent des constatations et retrouvent sur le parvis du domicile de l’émigré les deux douilles de calibre 12 tirées par les assaillants en fuite. Les flics relèvent également des traces de chaussures en plastique communément appelées ‘’Tik-tik’’ et des empreintes de chaussures de type training. Poursuivant l’opération, ils localisent enfin la maison de refuge du nommé A. Ka où ils surprennent quatre individus dans une chambre. Ces derniers se nomment S. Sy, Y. Sow et M. Sow.
Tout l’arsenal du commando saisi dans la maison de refuge d’A. Ka
Une fouille de la maison de refuge du nommé A. Ka s’est soldée par la découverte de quatre machettes, des arrache-clous, des cagoules, des chaussures en plastique type ‘’Tik-tik’’, des lampes-torches, des couteaux, des chaussures training et une cartouche de calibre 12 identique aux douilles (de couleur rouge et de marque Rio) que les policiers ont ramassées devant la maison de l’émigré au cours de l’attaque à main armée dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 février dernier.
Deux autres arrêtés au village Kër Saër, une partie du butin saisie
Pressés de questions, les quatre présumés braqueurs craquent et balancent le nom de leurs deux autres acolytes, qui se trouvent au village dénommé Kër Saër de Louga. Il s’agit des nommés Ch. Sow, alias Gorgui et Mb. Ka. Ceux-ci ont été surpris au petit matin puis appréhendés par les agents de terrain alors qu’ils venaient de se réveiller. Les flics engagent une perquisition dans la hutte des gangsters et trouvent une arme à feu de fabrication artisanale de calibre 12, des cartouches de même calibre, qui sont également identiques à celles qui ont été retrouvées sur le parvis de la maison de l’émigré et du lieu de refuge de A. Ka. S’y ajoutent des machettes, des mentholatum, cinq litres d’huile, du sucre ainsi que divers effets. Notamment des cagoules et des foulards qui leur permettent de s’enturbanner pour cacher leurs visages.
Un braqueur, objet d’un mandat d’arrêt en 2020, cueilli
Cuisiné à nouveau, Mb. Sow passe aux aveux et déclare habiter le quartier Mbaar Toubab, situé à 120 km de Louga. Une descente des agents chez celui-ci leur a permis également d’interpeller un individu du nom d’A. Ba, alias Bamba Naell. Ce dernier était activement recherché depuis 2020, suite à un mandat d’arrêt du juge du 2ème cabinet d’instruction. Celui-ci a été aussitôt déposé à la maison d’arrêt et de correction de Louga, conformément aux dispositions de la loi pénale en la matière.
Au terme de la garde à vue, les autres mis en cause ont été présentés, hier, devant le procureur du palais de justice de Louga pour association de malfaiteurs, vols en réunion multiples commis la nuit avec effraction, violences, usage d’armes et de moyens de locomotion. Ils filent droit vers la chambre criminelle. Leurs objets servant d’arsenal de braquage ont été mis sous scellés et déposés au greffe du tribunal.
Vieux Père NDIAYE
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