​DIDIER AWADI CRACHE SES VERITES: "l'arrogance, c'est ce qu'on voit aujourd'hui"



Didier Awadi regrette que le pouvoir ait mis en avant l’argument de la force et non la force des arguments pour faire passer la loi sur le parrainage qui, pour lui, devait être le résultat d’un consensus. Retrouvant dans le régime de Macky Sall la même arrogance qui avait perdu Wade et Cie, le rappeur avertit sur le fait que les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. Le géant du rap africain s’est prononcé sur ces questions, en marge du lancement, hier, de son nouvel album «made in Africa».
 
Le rappeur Didier Awadi s’est prononcé, hier, sur la situation nationale, notamment la loi sur le parrainage qui a été votée sans débats, jeudi dernier, par l’Assemblée nationale. Et il ne s’est pas fait prier pour dénoncer l’attitude du régime qui a imposé sa volonté. «Par rapport au parrainage, j’ai un point de vue. On ne peut pas imposer aux gens l’argument de la force. Moi, je suis pour la force des arguments. Malheureusement, cette loi est passée avec les arguments de la force. Donc, pour cela, je le déplore. De plus, ça doit être le résultat d’un consensus et par un passage en force», a déclaré l’un des pionniers du mouvement Hip-hop au Sénégal. Poursuivant, le leader charismatique du célèbre groupe Positive Black Soul (Pbs) note que le régime du Président Macky Sall est en train d’emprunter la même mauvaise voie qu’avait prise le pouvoir de son prédécesseur. «C’est ce qu’on déplorait avec les gens du Pds, à l’époque : l’arrogance, c’est ce qu’on voit aujourd’hui. On a l’impression que tout doit passer en force, avec arrogance», déplore-t-il. Aussi, met-il en garde : «Cela va être préjudiciable à ce régime. Je pense que s’ils ne se ressaisissent pas, les mêmes causes vont aboutir aux mêmes effets».
 
«On sent que l’argent ne circule pas. On sent dans beaucoup de corporations que les gens ne sont pas heureux»
 
Par ailleurs, le rappeur s’est exprimé sur la situation sociale du pays et des populations, en dénonçant les difficultés notées dans tous les secteurs de la vie nationale. «On sent que l’argent ne circule pas. On sent dans beaucoup de corporations que les gens ne sont pas heureux. Dans chaque secteur, les gens, pour parler en rappeur, tirent la gueule». Dès lors, il appelle le gouvernement à être attentif et ouvert à toutes les composantes et acteurs. «Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui doit comprendre qu’il doit décider avec toutes les couches sociales, avec la société civile, avec les partis politiques», dit-il. Et lui ne cessera jamais d’alerter. «On ne s’est pas battu pour tout ça et on ne peut pas le voir être balayé si vite. Notre devoir est de continuer à parler, de manifester, de sensibiliser, conscientiser. C’est notre job on va continuer à le faire», note Awadi. Qui souligne également que «parfois, les populations ne comprennent pas pourquoi» leur engagement dans cette lutte et pense qu’ils font du «chantage» et autre.
Mbaye THIANDOUM
 
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