​COMMISSION DU PROJET DE LOI SUR LE PARRAINAGE: le texte passe après près de 10h de débats



Le pouvoir a franchi hier un cap important dans le processus de vote de la loi portant parrainage par l’Assemblée nationale. Le texte fortement critiqué et rejeté par l’opposition, qui est venue en masse, a été malgré tout adopté par la commission des lois. Ce qui ouvre la voie à son vote en plénière, prévu dans deux jours.
 
 
Le très controversé projet de loi sur le parrainage a té discuté, hier, en commission des lois, à l’Assemblée nationale. Et vu les enjeux, les députés concernés ont battu le rappel des troupes. Si la majorité a mobilisé tous ses parlementaires, l’opposition et les non inscrits n’ont pas été en reste. Il y avait quasiment tout le monde, à l’exception de Déthié Fall de Rewmi et de Modou Diagne Fada. Me Madické Niang, Aïda Mbodji, Aïssata Tall Sall, Cheikh Bamba Dièye, les députés du PUR, les frères Dolly Mbacké… Les opposants, dont la position sur la question est déjà très claire, ont réitéré leur volonté de s’opposer de toutes leurs forces au projet de loi.
La majorité présidentielle s’est aussi mobilisée. Pour défendre la loi, le gouvernement a dépêché le ministre de tutelle, Ismaïla Madior Fall, qui n’a pas eu la tâche facile. En effet, comme on pouvait s’y attendre, les discussions ont été intenses et longues. La commission s’est réunie pendant plus de 10h, de 9h du matin à 20h le soir. Mais, au final, elle a adopté le projet de loi portant le parrainage.
 
 
Un amendement de principe pour demander «1% au moins des inscrits»
 
 
Mieux, aucun amendement n’a été porté sur le texte. Toutefois, un amendement de principe a été évoqué et reste à confirmer le jour du vote de la loi en plénière. L’amendement de principe porte sur le pourcentage. Au lieu de demander «1% des inscrits», des députés veulent qu’on reformule la phrase en disant «1% au moins des inscrits». Ce qui veut dire qu’un candidat est libre de chercher des parrainages au-delà de la limite de 1% des inscrits. Par ailleurs, jusqu’au jour du vote du projet de loi, les députés auront toujours la possibilité de faire des amendements.
 
Abdoulaye Makhtar Diop dit oui, mais trouve excessif le nombre de signatures exigées
 
Membre de la majorité présidentielle, le député Abdoulaye Makhtar Diop n’a pas caché son accord sur le principe du parrainage qu’il soutient. Toutefois, le Grand Serigne de Dakar y a mis un bémol. En effet, il trouve élevé le pourcentage de 1% des inscrits retenu. Pour lui, non seulement il faut baisser ce taux, mais en plus, il recommande qu’une discussion soit ouverte sur le sujet avec les acteurs.
 
Bara Doly chauffe Ismaïla Madior Fall qui réplique
 
Très critique au sein de l’Assemblée, le député de Touba Bara Doly a fustigé de toutes ses forces le projet de loi. Et sur ce qui est pour lui une forfaiture, il a indexé directement le ministre de la Justice, le professeur Ismaïla Madior Fall. Le député libéral a fait savoir au garde des Sceaux que plusieurs de ses collègues professeurs d’université avaient des positions différentes de la sienne. Une remarque à laquelle Ismaïla Madior Fall n’a pas manqué de répliquer. Pour lui, on a trop galvaudé le titre de professeur. Comme pour dire que n’est pas professeur qui veut, il a souligné qu’un professeur, c’est celui qui a son doctorat, qui a présenté une thèse d’Etat, qui a eu l’Agrégation, qui a fait des publications…
 
 
Abdou Mbow : «le 23 juin, c’est l’avenir du pays qui était en jeu, alors que le 19 avril, c’est l’avenir des politiciens professionnels qui est en jeu»
 
Le député apériste Abdou Mbow a porté également la réplique à ses collègues opposants. Il leur a jeté à la face que «rien ne se passera le 19 avril». Et qu’il ne faut surtout «pas comparer le 19 avril au 23 juin (2011). Pour le 3e vice-président de l’Assemblée nationale, «le 23 juin, c’est l’avenir du pays qui était en jeu, alors que le 19 avril, c’est l’avenir des politiciens professionnels qui est en jeu».
 
Mbaye THIANDOUM
 

Dans la même rubrique :