Jugé hier devant le tribunal correctionnel de Dakar pour des faits d'homicide involontaire, le technicien supérieur en commerce international Adama Ndiaye a été relaxé au bénéfice du doute. Il était accusé d'avoir tué en 2018 son ami Papis Ndiaye.
Appelé hier à la barre du tribunal correctionnel de Dakar pour répondre des faits d'homicide involontaire commis sur son ami Papis Ndiaye, le technicien supérieur en commerce international, Adama Ndiaye, a passé 4 ans en détention préventive. En effet, il résulte de l'ordonnance de renvoi qu'à l'époque des faits, une nuit d’août 2018, feu Papis Ndiaye avait appelé au téléphone ses amis Adama Ndiaye et Samba Ndiaye pour aller prendre ensemble quelques verres au bar dénommé «Chez Mendy» sis à Ouakam. Ayant bien picolé, le trio a été sommé de quitter le bar puisqu'ils ne cessaient de perturber. Cependant, le groupe s'est battu avec le vigile des lieux parce qu'ils ont refusé d'obtempérer. Quand ils sont rentrés ivres à leur appartement, Samba Ndiaye est parti se coucher tandis que Papis Ndiaye est allé sur la terrasse de leur immeuble. Hélas, on ne sait trop comment, ce dernier a fait une chute depuis le troisième étage et est décédé sur le coup. Comme Adama Ndiaye a été aperçu torse nu par des témoins là où son ami a trouvé la mort, il a été le suspect principal.
Arrêté et inculpé, il a, depuis l'instruction, réfuté avoir tué Papis Ndiaye. «Je n'ai jamais poussé mon ami du haut de cette terrasse. J'avoue qu’on était ivre mort mais je me rappelle parfaitement de tout ce qui s’est passé. Papis m’avait juste demandé de lui apporter un seau d’eau à la terrasse. Ce que j’ai fait et après je suis descendu dans ma chambre pour dormir. J’ignore comment il est tombé de l’étage. Peut-être il a trébuché, vu qu'il n'y avait pas de balustrade au niveau du balcon», a expliqué Adama Ndiaye qui dit être peiné par la mort de Papis. Qui, dit-il, était son ami malgré leurs différends.
Cependant, un de ses voisins qui a été entendu à la barre en qualité de témoin l'a mouillé. D'après ce dernier, la nuit des faits, il a aperçu Adama Ndiaye qui se disputait sur la terrasse avec le défunt aux environs de 5h du matin. Après ce témoignage accablant, le procureur a requis l'application de la loi pénale contre lui. Son avocat a, pour sa part, indiqué qu'il a déjà payé pour un crime qu'il n'a pas commis, puisqu'il a passé 4 ans en prison. «Aucun élément de la scène du crime ne peut attester sa culpabilité. Le défunt était ivre et il pouvait évidemment trébucher et chuter. Il a perdu des années de sa vie en prison», a dit le conseil qui a demandé sa relaxe. Heureusement pour lui, le tribunal l'a suivi dans sa requête en relaxant au bénéfice du doute son client.
Fatou D. DIONE