Des compatriotes sont accusés d’être impliqués dans la mort de dizaines de passagers lors de la traversée mortelle vers les Canaries. Le juge espagnol a ordonné, ce vendredi 5 septembre, leur mise en détention provisoire, après des témoignages accablants de survivants.
L’affaire de la pirogue secourue le 24 août dernier au large de Gran Canaria prend une tournure dramatique. Sur les 251 migrants arrivés vivants, 17 hommes, 16 Sénégalais et un Gambien, ont été arrêtés puis placés en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d’être les «patrons» de l’embarcation et d’avoir orchestré ou participé à des violences qui ont conduit à la mort de plusieurs passagers.
Selon le juge d’instruction de San Bartolomé de Tirajana, les témoignages de quatre survivants, recueillis sous protection, décrivent des scènes d’une extrême brutalité : passages à tabac, menaces et même des migrants jetés vivants par-dessus bord.
Initialement poursuivis pour aide à l’immigration irrégulière, les 17 mis en cause pourraient voir les charges requalifiées en homicides volontaires ou assassinats avec préméditation. Le bilan définitif des victimes n’est pas encore établi, mais il pourrait dépasser les 50 morts et approcher les 70, selon les témoignages, alors que l’embarcation aurait quitté le Sénégal avec plus de 300 personnes à bord.
Khadidjatou D.GAYE