Serigne Babacar Sy Mansour a invité les parents à plus de rigueur dans l’éducation des enfants et les gouvernants à mettre en place des programmes qui puissent préparer les enfants à la formation et à l’emploi. En outre, pour prévenir les dérives d’une société de plus en plus marquée par la dépravation des mœurs, le Khalife général des Tidianes a exhorté au vivre-ensemble, à combattre la corruption et à privilégier l’intérêt collectif.
A l'occasion de la cérémonie officielle de la Ziara générale, la déclaration du Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a été lue par Serigne Pape Makhtar Kébé. Dans son discours, il a rappelé les prescriptions de l'Islam aux fidèles venus nombreux, a invité à plus de rigueur dans l’éducation des enfants, à promouvoir une société homogène fondée sur des valeurs morales qui reflètent nos croyances. D’emblée, il a appelé les fidèles à avoir foi en Dieu et à observer les prescriptions de l’Islam. Il a ainsi exhorté les fidèles à vivre dans une société homogène où la solidarité et l’entraide et la cohésion sociale règnent ; dans une société sans discrimination, une société où les fidèles expriment leur foi sans aucune appartenance ethnique ou confessionnelle, car l’Islam, dit-il, ne fait pas de discrimination. Pour ce faire, ajoute-t-il, chacun des segments de la société (la famille, les foyers religieux et les gouvernants) ont chacun un rôle à jouer et une responsabilité à assumer. Ce qui lui fait dire que ces différentes cellules doivent veiller à l’éducation rigoureuse des enfants en vue de construire des citoyens modèles dans une société façonnée par le culte du travail et les valeurs religieuses. A cet effet, il a appelé les tenants du pouvoir à revoir le programme scolaire enseigné dans les établissements scolaires. Il insiste ainsi sur des programmes qui prennent en compte le profil des élèves dès le Bfem en vue d’une formation professionnelle de qualité qui leur ouvre le marché de l’emploi. « Évitons de rejeter les enfants ou de les marginaliser. Il faut leur montrer qu’ils font partie de la société, car le pays a besoin de tous ses fils pour se développer. Nous avons une responsabilité devant Dieu et devant nos enfants. Tâchons d’accomplir notre rôle envers eux », rapporte Serigne Makhtar Kébé.
Combattre l’égocentrisme et privilégier l’intérêt collectif
Pour prévenir les dérives d’une société de plus en plus marquée par la dépravation des mœurs, le Khalife a exhorté la Ummah au vivre-ensemble, à combattre l’égocentrisme, à privilégier l’intérêt collectif et à bannir les mauvais comportements notamment les propos déplacés, le mensonge et la calomnie. Poursuivant, il a appelé à combattre aussi la corruption sous toutes ses formes, les transactions économiques et financières qui ne sont pas conformes aux prescriptions de l’Islam ; en plus d’éradiquer l’enrichissement illicite. Il s’est également attaqué à certains programmes qui militent pour l’émancipation de la femme en déphasage avec les valeurs religieuses. Autant de nouveaux concepts sur l’émancipation de la femme qu’il a décriés, notamment le travail des femmes et la santé reproductive, le travail des femmes comme frein au développement, la remise en cause du voile, du veuvage, etc. Il est d’autant plus courroucé, dit-il, que ce sont des femmes musulmanes qui portent ces combats. Outre l’émancipation des femmes, le Khalife a invité à faciliter aux jeunes l’accès au mariage. « Ce n’est pas acceptable dans une société que certaines femmes restent jusqu’à 30 ans voire 40 ans sans jamais se marier. La société ne doit pas accepter que les femmes atteignent la ménopause sans qu’elles ne soient mariées. Les parents, les dahiras, les fédérations ont leur part de responsabilité sur ce phénomène. Il faut faciliter l’accès au mariage quitte à cotiser pour certains qui n’ont pas les moyens pour sceller leur mariage », préconise le Khalife. Dans la foulée, il est revenu sur les divorces qu’il juge excessifs. Il a ainsi appelé les conjoints à prendre conscience du caractère sacré du mariage au lieu de demander le divorce pour des détails. C’est pourquoi, il est d’avis que le code de la famille doit être révisé, car il ne s’inspire pas de nos valeurs et de nos croyances religieuses. A cet effet, il révèle que les démarches sont engagées pour bâtir un code conforme à nos prescriptions religieuses.
M. CISS