Le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères réagit fermement face aux polémiques et rappelle l’attachement du Sénégal à la légalité, au respect mutuel et à la coopération régionale.
Face à une vive polémique alimentée ces derniers jours sur les réseaux sociaux et dans les médias, le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères est sorti de sa réserve. Par un communiqué officiel, les autorités sénégalaises ont tenu à «apporter des clarifications» sur les conditions de séjour des ressortissants étrangers au Sénégal, notamment mauritaniens, à la suite d’une série de réactions jugées «inexactes» et «alarmistes».
À l’origine de cette agitation, la signature récente d’un accord bilatéral entre le Sénégal et la Mauritanie, visant à encadrer le séjour des ressortissants des deux pays. Une décision aussitôt critiquée par plusieurs voix dans l’opinion publique, dont celle du député Tahirou Sarr, président du parti Jël Liñu Moom /Les Nationalistes. L’élu n’a pas mâché ses mots, dénonçant une réponse «précipitée» et «émotionnelle» de l’État sénégalais face aux récentes expulsions de Sénégalais vivant en Mauritanie. Selon lui, cet accord «ne règle en rien les véritables enjeux migratoires entre les deux États», accusant même le gouvernement de faire preuve de «laxisme» dans l’application de ses propres lois.
Le ministère n’a pas tardé à recadrer ces affirmations. Dans son communiqué, il rappelle que «le Sénégal n’a pris aucune mesure spécifique ni dérogatoire en faveur des citoyens mauritaniens». Bien au contraire, il précise que l’obligation de se munir d’une carte de séjour après un séjour de trois mois est une disposition légale en vigueur depuis 1971, et qu’elle s’applique uniformément à tous les étrangers, sans distinction de nationalité. L’accord avec la Mauritanie, loin d’être une concession unilatérale, s’inscrit dans un cadre de réciprocité et de dialogue permanent, visant à faciliter la vie des ressortissants sénégalais en Mauritanie et vice versa.
Le ministère rappelle que le Sénégal «est un État de droit, et que ses lois s’appliquent à tous, sans exception, tout en maintenant une tradition d’accueil, de respect mutuel et de coopération sous-régionale».
Dans le même souffle, les autorités ont appelé «à la responsabilité des acteurs politiques et des leaders d’opinion», les exhortant «à ne pas instrumentaliser les enjeux migratoires à des fins populistes. Pour le ministère de l’Intégration africaine, «il est impératif de ne pas céder à l’émotion ni aux surenchères». L’objectif demeure la préservation des liens historiques entre peuples frères et la consolidation d’un espace ouest-africain fondé sur la solidarité, le droit et la stabilité.
Baye Modou SARR