C’est une salve d’applaudissements des députés de la majorité qui a fermé hier la communication de Yassine Fall, ministre de la Justice qui répondait à leurs interpellations dans le cadre de l’examen du budget de son département. En effet, cette dernière leur a promis qu’ils n’ont pas à s’inquiéter, parce que la justice pour les victimes des manifestations qu’ils réclament sera effective.
«Tous ceux qui me connaissent peuvent témoigner de mon attachement pour la vérité et la justice. Personne ne peut me faire faire ce dont je ne crois pas juste», a déclaré d’emblée le ministre de la Justice pour rassurer tout le monde.
Se prononçant sur les conditions de détention dans les prisons sénégalais, Yassine Fall estime avoir assez de données, après sa visite dans certaines maisons de correction, pour évaluer la situation. «Pour le volet travail aux bénéfices de la société, il y a des prérequis. J’ai à cet effet demandé aux gouverneurs de nous aider à identifier des sociétés avec qui nous pouvons collaborer pour faire travailler les détenus».
Pour ce qui est de la question sur les extraditions, Yassine Fall dira : «nous avons reçu de la France, pour l’année 2024/2025, 19 demandes d’extraditions, dont 3 extradés. Le Sénégal a refusé d’extrader 4 personnes. Nous avons 10 personnes qui n’ont pas été extradées parce que tout simplement la France refuse de nous livrer deux Sénégalais, malgré toutes les justifications. Comme cette loi est un accord entre deux pays, nous avons décidé de suspendre toute extradition, en attendant que la France réponde à nos demandes. Si les 12 personnes que nous demande la France sont coupables de crime, nous les arrêtons mais nous ne les livrons pas. La réciprocité va s’appliquer», assure-t-elle.
Répondant à la question relative à l’attribution des bracelets électroniques, le ministre de la Justice indique que c’est pour toutes les catégories confondues : «les bracelets électroniques font partie des solutions trouvées pour mettre un terme aux longues détentions».
Concernant la justice pour les victimes des événements politiques de 2021 à 2024, Yassine Fall estime que personne ne doit oser affirmer que la justice marchait mieux sous l’ancien régime. «Regardez ces centaines de jeunes, dimanche passé, chacun marqué dans sa chair, certains amputés, d’autres devenus borgnes parce torturés ; peu importe notre camp politique, on doit reconnaître leur statut. Nous savons tous que les choses ont changé et ce sont ces jeunes qui se sont battus pour mettre un terme à l’ancienne situation avec ses dérives et injustices», explique le garde des Sceaux, qui demande aux acteurs politiques de ne pas politiser ces crimes : «soyez rassurés, la justice sera rendue. Nous avons d’ailleurs commencé à convoquer. C’est un travail qui doit être géré minutieusement, nous devons prendre le temps de faire un dossier en béton que personne ne pourra rejeter», conclut-elle.
Nd. Kh. D. F