XÉNOPHOBIE EN AFRIQUE DU SUD: Ramaphosa envoie une délégation à Macky Sall pour s’expliquer… et s’excuser



 
En Afrique du Sud, les choses sont revenues à la normale, après la vague d’attaques xénophobes qui ont fait sept morts dans la région de Johannesburg en début du mois. Au Sénégal, alors que certains s’inquiétaient du sort de leurs parents vivant au pays de Mandela, le Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, Moise Sarr, a déclaré que la communauté sénégalaise n’a pas été affectée par ces violences. Mais curieusement, le Sénégal est cité dans une liste de sept pays où Pretoria va envoyer des émissaires pour tenter de redorer son blason. 
 
 
Le calme est revenu à Johannesburg et les autres ville d’Afrique du Sud, après l’escalade de la violence xénophobe dans le pays. Une violence qui a fait le tour du monde et qui a été condamnée partout. Dans certains pays comme le Nigeria, des représailles contre des commerces sud-africains ont été notées. Le Nigeria est, en effet, le pays qui a payé le plus lourd tribut dans ces violences. Tout le contraire du Sénégal si l’on en croit une déclaration du secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, Moise Sarr. En effet, au plus fort de la vague de violences, et alors que le gouvernement du Sénégal avait opté pour la communication du silence, la tutelle a tenu à rassurer ses compatriotes quant à la situation des Sénégalais établis au niveau de la nation arc-en-ciel. Il l’a fait à travers un message rapporté par le journaliste Adama Sow. «Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, Moise Sarr, vient de m’appeler suite à mon post de ce matin sur la situation des Sénégalais sur place. A ce stade, il n’y a aucun Sénégalais tué à Johannesburg. L’ambassadeur a même tenu une réunion avec ses homologues des pays de la sous-région comme le Mali et la Guinée. L’ambassadeur du Sénégal en Afrique du Sud a saisi les ressortissants sénégalais pour leur demander de rester chez eux et d’être prudents. Le sujet a été abordé en Conseil des ministres», avait alors rapporté le journaliste.
 
 
Le Nigeria, le Niger, le Ghana, le Sénégal, la Tanzanie, la Rdc et la Zambie dans la liste
 
 
Alors, grande a été notre surprise, quand nous avons appris, de source sûre, que le Sénégal est cité dans une liste de sept pays du continent où le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a décidé d’envoyer trois responsables pour discuter de la manière dont le gouvernement réagissait à la récente vague d'attaques xénophobes dans son pays. La liste est composée du Nigeria, du Niger, du Ghana, du Sénégal, de la Tanzanie, de la République démocratique du Congo et de la Zambie. D’ailleurs, un communiqué publié par la Présidence sud-africaine et dont une copie nous est parvenue précise que la délégation d’émissaires sera composée de l’ancien ministre Jeff Radebe, de l'ambassadeur Kingsley Mmabolo et de l’ancien dirigeant du Congrès national africain - parti au pouvoir - Khulu Mbatha.  «Les envoyés spéciaux informeront les gouvernements des pays africains identifiés des mesures prises par le gouvernement sud-africain pour mettre fin aux attaques et tenir les auteurs présumés responsables de leurs actes», lit-on sur le document.
 
Le ministre Moise Sarr : «A ce jour, aucun Sénégalais n’est compté sur la liste des personnes agressées ou  tuées lors de ces violences xénophobes»
 
 
Pourquoi le Sénégal est sur cette liste alors que les autorités ont assuré qu’aucun compatriote n’a été victime ? Moise Sarr croit avoir la réponse. Contacté par nos soins, le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Sénégalais de l’extérieur, a déclaré ne pas être au courant de l’arrivée prochaine d’une délégation sud-africaine à Dakar. Toutefois, Moise Sarr assure qu’une telle chose ne serait point une surprise. Si une délégation sud-africaine est envoyée à Dakar dans le cadre des violences xénophobes qui ont eu lieu en Afrique du Sud, ce ne sera pas parce qu’un Sénégalais est compté parmi les victimes, estime-t-il. «A ce jour, aucun Sénégalais n’est compté sur la liste des personnes agressées ou  tuées lors de ces violences xénophobes».
Autre chose qui pourrait expliquer le choix du Sénégal parmi les pays où la délégation sud-africaine doit se rendre, selon, M. Sarr, «le leadership du Président Macky Sall». «Le Sénégal est un leader en Afrique et même dans le monde. Le leadership du Président Macky Sall est reconnu par tous. On se rappelle encore son tweet condamnant fermement les violences xénophobes en Afrique du Sud», a indiqué Moise Sarr. 
Des affrontements ont éclaté en Afrique du Sud après la mort d'un chauffeur de taxi, le 27 août, qui aurait été attribuée à un trafiquant présumé de drogue nigérian dans la capitale Pretoria. Des dizaines de magasins appartenant à des étrangers ont été pillés et incendiés lors des violences qui ont suivi. Les attaques se sont étendues à Johannesburg, faisant au moins 12 morts et plus de 50 magasins et plusieurs véhicules détruits.
 
 
Sidy Djimby NDAO

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