VISUALISATION DES DECLARATIONS DE L’ANCIEN MAIRE DE DAKAR ET DU MINISTRE D’ETAT: Pape Diop et Mbaye Ndiaye disculpent Khalifa Sall

Les avocats de Khalifa Sall ont jeté leurs dernières cartes, avant les plaidoiries, pour convaincre le juge de l’existence de fonds politiques ainsi que du caractère politique de cette affaire. Me François Sarr, sur autorisation du juge, a fait projeter des vidéos de Mbaye Ndiaye et Pape Diop, dans lesquels il est reconnu la dimension éminemment politique du dossier, ainsi que cette existence de fonds politiques. Ce, en dépit de l’opposition farouche de l’agent judiciaire et des avocats de l’Etat. Pour sa part, Khalifa Sall s’est indigné des affirmations du journal «Le Soleil». Suspendu hier, le procès redémarre demain jeudi pour les plaidoiries.



 
 
Si la conviction du juge était fondée, elle a été très probablement ébranlée, hier, ou raffermie. En effet, les conseils de Khalifa Sall ont balancé leur va-tout pour convaincre le juge Malick Lamotte de l’existence réelle de fonds politiques à la mairie de Dakar et de la dimension politique de la procédure. Pour preuve, Me François Sarr a fait visionner une vidéo de Mbaye Ndiaye et de Pape Diop, pour convaincre le juge. Le ministre d’Etat Mbaye Ndiaye a confirmé la thèse de l’existence de fonds politiques avancée par Khalifa Sall, tout en soulignant que le vrai problème du maire de Dakar, c’est la crise du Parti socialiste. L’ancien maire de Dakar Pape Diop, qui a exigé la libération leur frère Khalifa Sall, dans la vidéo, a argué que ce dernier n’a pas créé de caisse d’avance à la mairie de Dakar, mais qu’il l’a trouvée sur place. Selon lui, c’est destiné à soutenir les populations de Dakar. Il a même ajouté que les 30 millions ne suffisent pas pour prendre en charge les sollicitations des populations.
 
L’Etat ne voulait pas de projection
 
Mais, tout cela n’a pas été facile, face à l’opposition farouche de l’agent judiciaire et des avocats de l’Etat. L’agent judiciaire de l’Etat Antoine Diome s’y était opposé, en soutenant qu’ils ont dépassé la phase de témoignages. Il a été appuyé par les avocats de l’Etat, qui ont soutenu que les témoignages doivent être proposés à l’ouverture de débats.
Pour sa part, le procureur de la République, ironique, avait dit avoir constaté que depuis le début de ce procès, tout ce que la défense a produit s’est retrouvé à son désavantage, pour dire qu’il ne s’opposait pas à cette projection. Pour être convaincu sur la nature du document et savoir s’il s’agit de témoignages ou non, Malick Lamotte a donné son feu vert. 
 
Khalifa Sall déplore propagande menée par le journal «Le Soleil»
 
Cet acte posé par la défense semble aussi être une réaction à la titraille du quotidien «Le Soleil» qui a publié à sa Une avant-hier (lundi 12 février) «La caisse d’avance n’est pas un fonds politique. Depuis le démarrage du procès de Khalifa Sall et de ses co-prévenus, les débats sont centrés sur les fonds politiques qui sont sans contrôle, ce que les avocats de l’Etat contestent». Me Fançois Sarr a interpellé Khalifa Sall sur cette Une du journal «Le Soleil», mais le maire de Dakar, indigné, est resté campé sur sa position. «Je ne pensais pas que Le Soleil participerait à cette action. Et depuis les indépendances, les fonds politiques existent. Au temps de Senghor et de Mamadou Dia, on parlait de dépenses diverses et elles étaient logées dans les fonds politiques. De guerre lasse, c’est une nouvelle action de propagande menée par Le Soleil. Mais les fonds politiques existent au Sénégal», a réaffirmé Khalifa.
Interrogé sur le sentiment qui l’anime à l’issue de la visualisation de cet extrait, Khalifa Sall a fait savoir au Tribunal qu’il a impliqué dans cette affaire son ami Mbaye Ndiaye avec qui il est très lié. Il a ajouté que «ces fonds ont toujours existé et les maires qui l’ont précédé en ont usé et personne n’a eu de problèmes». Poursuivant, il a repris les mots de l’ancien maire Pape Diop, qui dit qu’il s’était entendu avec Abdoulaye Wade concernant toujours les fonds politiques et que Khalifa Sall ne s’est pas entendu avec son Président Macky Sall et que c’est la raison qui l’a conduit à la barre.
Le maire de Dakar a réaffirmé que cette affaire est purement politique et qu’il parle en connaissance de cause. Les débats définitivement bouclés, les plaidoiries commencent demain jeudi.
 
Fatou D. DIONE (Stagiaire)

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