VIOL PRÉSUMÉ SUR UNE MINEURE DÉFICIENTE MENTALE DE 16 ANS : Le vigile qui officiait chez la chanteuse Coumba Gawlo Seck blanchi par le certificat médical, mais risque 5 ans pour usurpation de fonction




 
 
Au temps où il travaillait comme vigile chez la chanteuse Coumba Gawlo Seck, en 2020, Antoine Léandre Guèye a été accusé de pédophilie, viol sur une mineure déficiente mentale de 16 ans et d'usurpation de fonction. Jugé hier, mardi, 5 mars, devant la chambre criminelle de Dakar, il encourt 5 ans de prison ferme pour le dernier chef d'inculpation après que le parquet a requis son acquittement pour les autres.
 
 
 
Accusé de viol, de pédophilie sur une mineure déficiente mentale de 16 ans et d'usurpation de fonction, Antoine Léandre Guèye a finalement été jugé hier, mardi, 5 mars, devant la chambre criminelle de Dakar, près de 4 ans après ces faits. Ces accusations portées sur sa personne remontent au mois de mai 2020. En effet, ce vigile qui officiait à l'époque chez l'artiste-chanteuse Coumba Gawlo Seck, le jour des faits, revenait de son boulot. Il marchait tranquillement aux abords de la plage de Yoff quand, soudainement, il entend un bruit qui provenait d’un taxi stationné sur le trottoir. Pour plus de prudence, il a fait demi-tour pour informer un de ses collègues. Ensemble, ils retournent sur les lieux. C'est en ce moment-là qu'ils ont vu la victime C. Sèye et un chauffeur de taxi en pleins ébats sexuels.
Mais, Antoine Léandre Guèye a préféré rester sur place et profiter de la situation, contrairement à son collègue qui est reparti. Pire, il s'est présenté au chauffeur comme un gendarme. Paniqué, le conducteur a pris la poudre d’escampette abandonnant la fillette C. Sèye sur place. Celle-ci, lorsqu'elle a été interrogée, a confié aux enquêteurs que Antoine Léandre Guèye l'a sommée de le suivre jusqu’à une tente à la plage. Sur place, accuse-t-elle, il l’a violée après lui avoir passé les menottes. Et une fois sa libido assouvie, il l'a conduite chez elle à bord d'un taxi.
Voyant l'état dans lequel se trouvait la fille, le chauffeur de taxi a pressé la victime de questions. Elle lâche le morceau en accusant de viol Antoine Léandre Guèye. Celui-ci, face à ces accusations, a tenté de se fondre dans la nature. Malheureusement, il n'a pas réussi à s'échapper puisqu'il a été arrêté et conduit devant les policiers, inculpé et placé sous mandat de dépôt.
 Cependant, il a tout contesté jusque devant la chambre criminelle. En l'absence de la victime, cet accusé a soutenu avoir surpris cette dernière qui entretenait des rapports sexuels avec un chauffeur de taxi qui, dit-il, s'est enfui. Pour ce qui est de l’usurpation de fonction, il a déclaré ne s'être jamais présenté comme un gendarme. "J'avais juste porté cette veste parce que j'avais froid cette nuit-là", s'est-il défendu. Mieux, Antoine Léandre Guèye a été disculpé par le certificat médical de la victime. Selon le procureur dans ses observations, ledit document était censé renseigner davantage le tribunal parce que la fillette a été soumise à un diagnostic à un temps voisin de l'action. Mais dans la conclusion, ajoute-t-il, l'homme de l'art parle de déchirures hyménales anciennes et d'absence de signes physiques de lutte. "On aurait pu relever des traces de menottes sur les poignets. Finalement le certificat médical ne plaide pas en faveur de la victime. Les parents ont dit que la fille serait démente. Il y a un doute qui peut profiter à l'accusé sur le viol et la pédophilie", a relevé le parquet qui a requis l'acquittement de Antoine Léandre Guèye des faits de viol et de pédophilie. Mais pour ce qui est de l'usurpation de fonction, il a sollicité 5 ans de prison ferme contre lui parce que, dit-il, l'accusé avait demandé au chauffeur sa pièce d'identité. En sus, précise-t-il, il portait aussi une jaquette de la gendarmerie en plus des menottes qu'il détenait par-devers lui.
L'avocat de la défense qui a plaidé l'acquittement a indiqué pour sa part que le certificat médical décharge Antoine Guèye de toute culpabilité. Il était animé d'une bonne intention lorsqu'il l'a tirée des griffes du taximan, dit le conseil de la défense. Qui trouve la peine de 5 ans requise par le parquet "exagérée". Délibéré au 19 mars prochain.
 
Fatou D. DIONE
 
 
 
 
 
 
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