VILLA DE FONTION DU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE VENDUE : Sonko encore dupé, la vérité sur le fameux immeuble de 4132 m2 à Fann




 
 
L’annonce de la vente de la villa de fonction du président de l’Assemblée nationale a fait l’effet d’une bombe. Mais il semble qu’à l’arrivée, les choses ne se sont pas du tout passées comme l’a dit le Premier ministre Ousmane Sonko lors de sa Dpg. Au contraire, un particulier, Sénégalais bon teint, grand contributeur, patriote jusqu’au bout des ongles, a été fortement lésé. Explications.
 
 
« (…) Savez-vous que la villa de fonction du président de l’Assemblée nationale a été vendue ? Elle a été vendue à 300 millions. Une maison de plus de 4000m2 à Fann ». Cette déclaration du Premier ministre Ousmane Sonko lors de sa Déclaration de politique générale, vendredi dernier, a indigné une bonne partie de la population. Certains ont été tellement scandalisés par cette ‘’révélation’’ qu’ils ont failli tomber des nues. Seulement, les protagonistes en ont ri à gorge déployée, tellement cette information, assurent-ils, est ‘’fausse’’ et ‘’dénuée de fondement’’. Ces derniers disent même ne pas savoir s’il faut plaindre le Premier ministre ou s’il faut avoir pitié de lui. Parce qu’ils ne comprennent pas comment, à son niveau de responsabilité, des collaborateurs peuvent le berner à ce point et que lui-même, sans prendre le temps de vérifier la véracité ou pas de cette information, la balance dans un moment aussi solennel que la Déclaration de politique générale, suivie non seulement par tous les Sénégalais, mais aussi par les partenaires bilatéraux et multilatéraux.
 
 
Les faits
 
 
Il faut quand même dire que l’affaire est très complexe. Tout a commencé au tout début du magistère de Macky Sall. A l’époque, Abdoul Mbaye était Premier ministre, Birima Mangara ministre du Budget. L’Etat veut construire un lycée à Yoff, mais il est confronté à un énorme problème de disponibilité foncière à Dakar. En cherchant, il découvre un terrain de 8000m2 appartenant à la société civile immobilière Ding Ding. Des discussions sont ouvertes pour la cession de ce terrain d’un peu moins d’un hectare qui coûte des milliards dans cette zone résidentielle, afin d’y ériger un lycée. Un terrain d’entente est trouvé : le responsable moral de la société civile immobilière accepte de céder le terrain. En échange, l’Etat donne l’immeuble de 4132m2 objet du titre foncier N°13.422/GR.
Entretemps, Macky Sall, président de la République, est informé. Il s’y oppose dans un premier temps avant de céder.
Toutes les formalités sont remplies. La société civile immobilière Ding Ding détient un titre de propriété en bonne et due forme délivré par le Bureau de Grand Dakar de la Conservation de la propriété foncière.
Mais, pour on ne sait quelle raison, l’Assemblée nationale résiste et refuse de lui céder la villa.
Devant la toute-puissance de l’Etat, la société civile immobilière Ding Ding est impuissante. Elle ne trouve qu’une seule solution : négocier. Finalement, un accord est trouvé. L’Etat décide alors de récupérer la villa de 4132m2 de Fann et lui cède les terrains objet des titres fonciers N°71/DK et les lots 6 et 7 à distraire du titre foncier N°1633/DK. Le responsable de la société civile immobilière se plie. Des années durant, elle court derrière l’Etat, à travers l’Agent judiciaire de l’Etat et la Direction générale des Impôts et Domaines pour prendre les terrains donnés en échange (titres fonciers N°71/DK et les lots 6 et 7 à distraire du titre foncier N°1633/DK). Sans succès.
 
 
La Sci Ding Ding gagne le procès, les clés de la villa lui sont remises le 20 août 2024
 
 
 
De guerre lasse, la Sci Ding Ding intente alors une action judiciaire pour qu’on lui cède les terrains N°71/DK et les lots 6 et 7 à distraire du titre foncier N°1633/DK, à défaut qu’on lui rende la Villa de Fann. Macky Sall n’est plus le président de la République. Diomaye et Ousmane Sonko sont aux commandes. Le 13 mai 2024, à la suite d’une procédure contradictoire, le juge, après avoir demandé et validé le rapport d’expertise de Abdoulaye Diouf, demande de « parfaire l’acte d’échange entre les parties, d’opérer les mutations des droits ; à défaut, ordonne à l’Etat du Sénégal de libérer la villa objet du TF n° 13.422 (il s’agit de la villa dont parle le Premier ministre), propriété exclusive de la SCI Ding Ding ». Le 8 août 2024, une sommation de vider les lieux et de remettre les clés est envoyée à l’Agent judiciaire de l’Etat et au président de l’Assemblée nationale.
Le 14 août 2024, un itératif commandement de remettre les clés est envoyé au président de l’Assemblée nationale « dès réception ».
Le 20 août 2024, le secrétaire général de l’Assemblée nationale a remis les clés à l’huissier envoyé par la Sci Ding Ding.
 
 
 
El Malick Ndiaye, accompagné de gendarmes, visite la villa dès le lendemain de son élection
 
 
 
Grande donc a été la surprise des différents protagonistes quand ils ont entendu les propos du Premier ministre. Tout de même, certains n’étaient pas surpris. En effet, dès le lendemain de son élection, mardi 3 décembre 2024, alors même qu’il n’a pas rencontré le personnel de l’Assemblée nationale, encore moins éplucher les dossiers en instance, le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, accompagné de gendarmes, s’est rendu à la villa, où des travaux de réfection avaient été entamés par le propriétaire légal et légitime, à la suite d’une importante dégradation des lieux, pour une visite. Après quelques minutes sur les lieux, devant les yeux ébahis et effarés des maçons et autres gardiens, il est sorti tranquillement des lieux avec son cortège.
 
 
Une perte de plus de 1,6 milliard de la Sci Ding Ding
 
Dans cette affaire, la Sci Ding Ding a eu un manque à gagner terrible. Non seulement, l’immeuble de Yoff a beaucoup plus de valeur que celui de Fann, mais en étant resté près de 10 ans sans jouir de son bien immeuble, la Sci Ding Ding a estimé la contrepartie financière à dires d’expert, à un milliard six cents millions de francs Cfa (1.600.000.000 F Cfa).
 
 
  
 
LES ECHOS

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