Reconnu coupable de complicité de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, Ibrahima Mariko, réalisateur du vidéoclip de l'artiste "Bibiche", a été condamné à 2 ans de prison assortis du sursis et à une amende de 300.000 F Cfa. Il a comparu vendredi 19 septembre 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Après la condamnation de l'artiste, "Bibiche" devant le tribunal pour enfant le 29 août 2025, avant qu'elle ne soit placée sous la supervision de l’Action éducative en milieu ouvert (Aemo), c'est au tour de Ibrahima Mariko qui a été jugé vendredi 19 septembre 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Il s'agit du réalisateur de son clip jugé obscène par bon nombre de Sénégalais. Ibrahima Mariko est poursuivi pour complicité de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs. Faits qu'il a d'ailleurs regrettés devant le juge. "Si j’avais su que la vidéo allait choquer, je ne l’aurais jamais tournée", a-t-il dit en guise d’excuse. Le prévenu est revenu sur les détails concernant le tournage du clip polémique : "tout est parti d’une rencontre banale. Un jour, elle m’a invité chez elle et m’a dit qu’elle voulait travailler avec moi. J’ai accepté de tourner son clip. Mais dès les premières prises, j'ai eu des réserves sur les tenues choisies par elle. Je lui avais suggéré de porter un pagne, mais elle ne m’a pas écouté".
«Sa sœur lui avait conseillé de censurer certaines séquences, mais elle a refusé»
Le réalisateur affirme d’ailleurs que la jeune fille avait pleinement assumé ses choix. "Sa sœur lui avait conseillé de censurer certaines séquences, mais elle a refusé. Elle m’a dit que Bibiche l’invectivait et que je devais tout laisser tel quel", a-t-il indiqué. Il précise à l'endroit du procureur que si c'était sa fille, il ne l'aurait pas permis. Mais d'après le procureur, la responsabilité de Ibrahima Mariko est engagée. Après avoir requis la peine de prison de 6 mois dont 1 ferme, le parquet précise : "il a filmé. Il a monté, et il a donné les moyens de diffuser". Les avocats de la défense ont plaidé la bonne foi du réalisateur. Me Nohine Mbodj a d'ailleurs souligné que son client a insisté sur son rôle limité. "Le clip en lui-même n’est pas répréhensible. Le problème, c’est son utilisation, notamment la diffusion. Or, mon client ne fait pas partie du staff. Il n’a fait que réaliser et donner son avis", a attesté le conseil. Finalement, le tribunal a condamné le prévenu a 2 ans de prison assortis du sursis et à payer une amende de 300.000 F Cfa.
Fatou D. DIONE