VÉTUSTÉ, INSÉCURITÉ ET INSALUBRITÉ : Lycée Plan Jaxaay, une bombe à retardement




 
 
 
La communauté éducative du lycée Plan Jaxaay vit la peur au ventre durant les horaires de travail. Cette situation pour le moins inquiétante découle des conditions de travail dangereuses voire inhumaines dans lesquelles se trouve ladite communauté. Celle-ci tutoie la mort à cause de l’état effroyable de l’établissement scolaire.
 
 
 
Ça craint le pire avec une menace réelle de toutes sortes au lycée Plan Jaxaay dans la banlieue dakaroise. Inauguré en 2006 sous le régime de cours élémentaire moyen (Cem), puis érigé en lycée en 2013 avec un effectif de plus 2000 potaches, l’établissement scolaire ne paie pas de mine. Il croule sous le poids d’une insécurité caractérisée, d’une insalubrité criarde et surtout d’un état de vétusté avancée.
 
La communauté éducative du lycée en danger de mort
 
Face à la situation du lycée, la communauté éducative composée du corps professoral, des surveillants, du gouvernement scolaire et de l’association des parents d’élèves a décidé de sonner le tocsin par une série de débrayages, histoire de pousser les autorités administratives compétentes en la matière à intervenir en toute urgence avant que l’irréparable ne se produise. «Nous ne sommes pas dangereux mais nous sommes en danger», a fait remarquer d’emblée Mamadou Sanoussy Ba, porte-parole du jour.
 
L’intendant du lycée frôle le pire, une surveillante se fait mal
 
Le professeur de philosophie a décrié avec l’énergie requise l’état du lycée et indique : «nous vivons dans un environnement où les bâtiments sont vieux et vétustes. À tout moment, un bâtiment ou un pan de bâtiment peut s’écrouler. Ce qui signifie que presque 2000 élèves et plus de 61 enseignants et surveillants du lycée sont en danger de mort». Le membre des délégués des professeurs renseigne qu’une autorité de l’établissement (intendant du lycée) a frôlé récemment la mort. Celle-ci a failli se faire fracasser la tête par l’affaissement d’un pan du mur. «Une surveillante s’est fait mal au pied à cause de l’état rocailleux de la cour du lycée», affirme-t-il.
 
Un dépassement budgétaire signalé, des vaches en divagation attaquent
 
 M. Ba a vivement dénoncé l’irruption des vaches en divagation dans l’établissement et les attaques à répétition de ces bêtes contre un élève et une professeure du lycée. Il a aussi déploré l’arrêt des travaux de réfection de l’école avec un budget initial de plus de 56 millions F Cfa par l’entrepreneur désigné qui, selon lui, aurait fait état d’un dépassement budgétaire entre le cahier des charges et la réalité du terrain. «Il (l’entrepreneur) dit avoir mis 65 millions F Cfa dans les travaux alors que le pavage n’a pas encore commencé. Il déclare également que les travaux iront jusqu’à 100 millions F Cfa. Nous voudrions que les travaux reprennent», indique-t-il.
 
La posture des autorités compétentes vivement décriée, des débrayages lancés
 
Le professeur Sanoussy a interpellé le président du conseil départemental, Babacar Guèye, et qualifié le lycée ‘’Plan Jaxaay de Mbeubeuss’’ à cause de son état de délabrement avancé et surtout d’insalubrité. «Nos enfants évoluent dans l’insécurité, dans le manque d’hygiène et dans l’odeur nauséabonde. De guerre lasse, nous avons décidé d’engager un mouvement de grève. Car, toutes les autorités administratives, notamment, le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Mary Teuw Niane, le ministre des Forces armées, ont fait le déplacement ici pour constater de visu la situation. Mais, aucune d’entre elles n’a daigné satisfaire nos doléances», a soutenu le professeur de philosophie.
 
Une pollution sonore pendant les heures de cours, le sous-préfet interpellé   
 
Les camarades de Sanoussy Ba ont aussi vitupéré la pollution sonore causée par un menuisier métallique, qui squatte le long du mur de clôture de l’établissement scolaire. «On est allé voir le menuisier métallique pour le sensibiliser, mais en vain. On a déposé une lettre plainte contre lui mais la sous-préfète de Jaxaay a demandé au proviseur du lycée de retirer la lettre plainte. Elle a aussi parlé au menuisier qui avait pris l’engagement de ne plus utiliser ses machines pendant les heures de cours. Mais, ce dernier n’a pas respecté son engagement. On interpelle l’Etat central en vue de résoudre d’urgence le problème du lycée Plan Jaxaay», déclarent-ils.  
 
Vieux Père NDIAYE         
 
 
 
 
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