À l'auberge "Le Petit Lion", Matar Ndiaye guettait la sortie des prostituées pour les racketter après s'être présenté comme un policier. L'homme marié, poursuivi pour usurpation de fonction et extorsion de fonds, a été condamné hier mercredi à 3 mois de prison assortis du sursis par le tribunal des flagrants délits de Dakar.
En dehors de son activité commerciale, Matar Ndiaye avait trouvé un autre moyen plus facile pour trouver de l'argent. Cet homme marié demeurant à Ouagou-Niayes n'a rien trouvé de mieux que d'aller racketter les prostituées qui fréquentent l'auberge "Le Petit Lion". Ce commerçant, qui est un habitué des alentours de cette auberge, était bien connu des employés. À chaque fois, il rôdait aux alentours, guettant la sortie des prostituées. Une fois qu'il est en face de l’une d'elles, il brandissait une carte professionnelle de la police et demandait à la belle de nuit de présenter son carnet sanitaire. Et si la fille n'en dispose pas, il lui soutire des sommes d'argent allant jusqu’à 30.000 F Cfa. Fatiguée des agissements de Matar Ndiaye, la clientèle de l'auberge a saisi Yatma Diop, un employé des lieux. Mis au parfum des manigances de Matar Ndiaye, à la suite des nombreuses plaintes et complaintes des clientes, le sieur Diop a décidé de le traquer. Flairant la tournure des choses et les suspicions du personnel de l'auberge, Matar Ndiaye a préféré prendre du recul. Mais, il a été interpellé par Yatma Diop 4 mois plus tard et conduit à la police. C’est ainsi qu’il a été placé sous mandat de dépôt.
Placé sous mandat de dépôt, il a été jugé hier mercredi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour usurpation de fonction et extorsion de fonds. Ce prévenu a nié ces incriminations même s'il reconnaît que ce motel n'est pas loin du marché "Nguelaw" où il officie comme commerçant. Matar reconnaît aussi que c'est son lieu de fréquentation. Mais, il a soutenu que les individus qui ont procédé à son interpellation l'ont hélé avant de l'accuser de vol, alors qu'il n'en est rien. Le procureur de la République, qui a indiqué que les victimes avaient fait une description claire de la personne de Matar Ndiaye, a requis 3 mois de prison assortis du sursis contre lui. En déphasage avec les réquisitions du parquet, l'avocat de la défense Me Aboubacry Barro a expliqué que la police pouvait aller chez son client et faire une fouille minutieuse pour tenter de trouver cette carte professionnelle dont on fait état dans la procédure. À son avis, il n'y a aucun indice dans ce dossier, d'où la présence de zones d'ombre tendant à le relaxer au bénéfice du doute.
Finalement le tribunal dans son délibéré l'a reconnu coupable avant de le condamner à 3 mois de prison assortis du sursis.
Fatou D. DIONE