UNE PROSTITUEE POSITIVE AU COVID-19 A ZIGUINCHOR: Ses clients suppliés de se signaler, l’anonymat garanti



 
Un fait à la limite marrant, mais gravissime pour la santé de la population de Ziguinchor. Une prostituée a été testée «positif». C’est le 20 mai que sa présence a été enregistrée. Et il semble qu’elle a été en contact avec beaucoup de ‘’clients’’. Ces derniers sont appelés à se signaler en échange de la garantie de leur anonymat. Ce qui n’est pas gagné d’avance.
 
 
 
  
 
En 72 heures, la région de Ziguinchor a basculé d’un cas communautaire en guérison à trois cas importés. Mais le plus inquiétant malgré l’ironie de la situation, c’est le cas d’une dame venue de la Guinée Bissau pour vendre sa chair. Sa présence sur le sol de Ziguinchor est enregistrée le 20 mai dernier, en compagnie d’une de ses collègues qui s’adonne comme elle au plus vieux métier de la planète. Quatre jours que la prostituée et sa collègue ont eu à exercer leur métier dans la plus grande clandestinité dans une auberge bien connue au quartier Santhiaba, sous le couvert du propriétaire de la maison. Selon des sources, elles sont là depuis longtemps et reçoivent des clients toutes les nuits.
Informées de la présence de ces deux prostituées alors que les frontières sont fermées, les autorités sanitaires ont vite dépêché une équipe pour les cueillir et les mettre en isolement. Malheureusement, des prélèvements faits, le résultat de l’une est revenu positif. Celui de sa collègue, du propriétaire de l’auberge, des travailleurs et des autres prostituées sont revenus ‘’négatif’’. Néanmoins, les autorités sanitaires ont décidé de tous les garder en quatorzaine en attendant les résultats des seconds prélèvements.
 
 
Les deux prostituées, le personnel et le propriétaire de l’auberge seront poursuivis en justice
 
Une autre mesure d’envergure prise par les autorités, c’est la fermeture pure et simple de l’auberge. A noter que les deux filles de joie sont entrées en territoire sénégalais en toute clandestinité. Des sources bien au fait de l’affaire nous soufflent que les autorités ont décidé de mettre les bouchées doubles pour sévir. Elles vont tous les placer sous mandat de dépôt. Aussi bien les deux prostituées, le personnel que le propriétaire de l’auberge, pour exercice illégale d'activité de prostitution en cette période d'état d'urgence.
 
 
Les clients invités à se signaler
 
 
L’autre hic qui hante le sommeil des autorités parce que grave, c’est comment trouver les clients qui les ont fréquentées. Pour ce faire, elles ont demandé à toute personne qui a eu à fréquenter cette auberge de se signaler même sous le couvert de l’anonymat. Car ils sont désormais considérés comme des contacts à haut risque qui mettront en danger leurs familles. Ce qui sera une lourde tâche parce que rares sont les citoyens honnêtes qui ont le sens de la responsabilité pour se présenter.
Vu la gravité de la situation, Ziguinchor risque d’avoir un boom de cas communautaires les jours à venir. C’est pourquoi les autorités sont sur le qui-vive et se préparent à cette éventualité les deux prochaines semaines. 
Auparavant, c’est-à-dire le jeudi et le vendredi, il y a eu des cas importés signalés dans le sud du pays. Mais seulement un seul cas a été pris en compte dans le décompte journalier du ministère de la Santé, c’est celui de l’ex-gendarme à la retraite qui s’était rendu en Guinée. Ce dernier avait pourtant des documents administratifs dument signés par la représentation sénégalaise à Bissau. Ce qui est rassurant, c’est qu’ils n’ont eu aucun contact au Sénégal. Ils ont été mis en isolement depuis Mpack, à la frontière, pris en charge puis conduits directement en isolement par les services de santé.
 
Baye Modou SARR
 
 

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