«UN SIMULACRE D’AUDITION À LA SECTION DE RECHERCHE DE COLOBANE» : Pape Malick Ndour libéré sans aucune charge, avocats dénoncent une procédure «politique et illégale»




 
 
 
L’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, convoqué ce lundi à la Section de recherches de Colobane dans le cadre de l’enquête sur les violences politiques de 2021 à 2024, a été libéré sans aucune charge. Son avocat, Me El Hadji Moustapha Diouf, dénonce une «audition vide de sens» et annonce des poursuites contre les forces de sécurité qui avaient intercepté son client à l’aéroport.
 
 
 
Pape Malick Ndour a répondu à la convocation des éléments de la Section de Recherches de la Gendarmerie. Après quelques minutes d’audition, il est rentré chez lui. En effet, malgré tout le tintamarre fait autour de cette affaire, pour le moment, aucune charge n’a été retenue contre lui. Son avocat, Me El Hadji Moustapha Diouf, n’a pas mâché ses mots. Devant la presse, il a qualifié la procédure de «simulacre». «C’est une grande victoire pour nous, car rien d’important ne lui a été reproché. Les enquêteurs se sont contentés de trois questions fallacieuses, dont une sur ce qu’il savait des événements de 2021 à 2024. Il leur a répondu clairement qu’il n’en savait rien», a martelé Me Diouf.
 
 
 
Violation de procédure et acharnement dénoncé
 
Pour la défense, la convocation même de l’ancien ministre est entachée d’irrégularités. Me Diouf rappelle que son client, en tant qu’ancien membre du gouvernement, «devait bénéficier de la procédure prévue par la Constitution». «Il ne devait pas être convoqué par la Section de recherches. Le seul cadre légal aurait été une mise en accusation votée par l’Assemblée nationale, suivie d’une saisine de la Haute Cour de justice», a-t-il expliqué, avant de dénoncer «une violation flagrante de la preuve de juridiction».
L’avocat estime que Pape Malick Ndour est victime d’un «acharnement pur et simple». «Une dénonciation ne peut servir à dénigrer un honnête citoyen. Ils ne trouveront aucune preuve contre lui», insiste-t-il.
 
Plainte annoncée contre les forces de sécurité
 
La défense ne compte pas en rester là. Après l’épisode de l’interception à l’aéroport, une plainte est annoncée contre les policiers qui avaient empêché l’ancien ministre de voyager. «Il n’a rien fait pour être inculpé. Il n’a appelé à aucun ‘mortal kombat’, ni ordonné de tuer quiconque. Ce qui s’est passé à l’Aibd est un abus manifeste», tonne Me Diouf.
 
 
 
Libre de ses mouvements
 
Pour Me El Hadj Diouf, la conséquence est claire. «Il n’y avait aucun élément sérieux pour l’inculper. Par conséquent, il est libre de ses mouvements et peut voyager dès cette nuit». À ce stade, aucune mesure restrictive n’a été prise contre l’ancien ministre, qui retrouve pleinement sa liberté après une audition qualifiée de «politique» par son pool d’avocats.
 
 
 
Baye Modou SARR
 
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