Attrait à la barre du tribunal d'instance pour des faits de vol d'ordinateurs commis au préjudice de la Délégation générale à l'entreprenariat, (Der), Mody Sakho a été jugé hier, jeudi, 18 septembre 2025. La procureure a requis l'application de la loi pénale contre le manutentionnaire, qui a nié les faits, malgré sa présence sur les lieux ce week-end-là alors qu'il n'était pas censé y être, ainsi que le bornage de son portable à Colobane où l'un des ordinateurs volés a été localisé.
Depuis le week-end dernier, à savoir le samedi 13 et dimanche 14 septembre 2025, une sombre histoire de vol d'ordinateurs secoue la Délégation générale à l'entreprenariat (Der). Le suspect, Mody Sakho, manutentionnaire dans ladite institution étatique, demeurant à Ndiakhirate, marié et père de 2 enfants. C'est pour des faits de vol simple qu'il est traîné en justice. Les soupçons dans cette affaire sont portés sur ce père de famille, parce qu'il s'est présenté à la Der le samedi, alors qu'il n'était pas censé y être du fait qu'il ne travaillait pas les week-ends sauf si son patron faisait appel à lui. Mieux encore, les réquisitions de la Sonatel ont accablé Mody Sakho, car son téléphone portable a été borné à Colobane, là où l'un des ordinateurs portables subtilisé a été localisé. Ce prévenu, à la barre du tribunal d'instance de Dakar où il a comparu, hier, jeudi 18 septembre 2025, a bel et bien confirmé sa présence sur les lieux, mais a nié tout accès au 2e étage où le vol a été commis. "Le samedi dernier, je n'ai pas mis les pieds au 1er, ni au 2e étage à la Der. Je me suis juste limité au 3e étage et au rez-de-chaussée. Je reconnais que je ne devais pas me présenter dans les locaux de la Der ce jour-là, puisque ce n'était pas mon jour de travail", a-t-il confié. Quand il a été informé du fait que son téléphone a été tracé à Colobane où l'un des ordinateurs volés est localisé, il déclare : "j'y étais plus, précisément à la station Elton avec ma moto et c'était pour m'approvisionner en essence avec la carte de la société. Et les caméras de surveillance sur les lieux peuvent prouver ma présence là-bas". Et pourtant, Mody Sakho, qui clame son innocence, a été totalement déchargé par la dame Woury Diallo, représentante de la Der qui révèle qu'ils ont constaté le vol commis dans les locaux le lundi. Cette dernière, au cours de sa déposition à la barre, a attesté qu'ils n'ont vu l'ombre du prévenu sur aucune des séquences de la vidéosurveillance qu'ils ont visionnée. "Mody Sakho se trouvait au 3e dans son bureau et au sous-sol où il s'était garé. On a visionné quelques vidéos, mais on ne le voyait pas sur certaines séquences. C'était le travail de la police de venir faire une perquisition pour visionner les vidéos. Elle était chargée de les visionner, mais elle n'est pas venue sur place pour faire ce travail lorsqu'elle a été informée", lâche-t-elle. Sur la présence du mis en cause à la Der alors qu'il ne devait pas y être, sauf en cas de besoin sur ordre de sa hiérarchie, elle ajoute : "je précise qu'il n'y a pas une interdiction formelle des agents d'y aller les week-ends, mais il faut qu'ils avisent avant de venir ou bien que leur hiérarchie leur fasse la demande de venir travailler". L'avocat de la Der, Me Khadim Kébé qui n'a pas cru un mot de ce que disait Mody Sakho, a révélé que ce dernier a raconté des contrevérités, alors qu'il ne cessait de se dédire. Soutenant que le prévenu s'est présenté dans ces locaux sans l'autorisation de son patron, le conseil a conclu qu'il est l'auteur du vol perpétré à la Der. Ainsi, il a demandé au tribunal de requalifier les faits de vol simple en vol commis au préjudice de l'employeur. Et pour les intérêts civils de la Der, il a réclamé le franc symbolique tout en précisant que c'est "une institution qui est là pour la satisfaction générale". Après que le procureur a demandé l'application de la loi pénale contre le prévenu, ses avocats ont sollicité sa relaxe pure et simple. Le premier à plaider, Me Pape Latyr Faye a d'emblée confié que le fait de suspecter son client ne fait pas de lui un coupable. Mody Sakho n'a jamais été pris la main dans le sac, selon toujours Me Faye. " La vérité scientifique l'a blanchi dans cette affaire. Il est allé dans les locaux le samedi et les caméras l'ont montré dans tous les endroits où il est passé. Mais, il n'a pas été filmé dans les lieux incriminés", a-t-il pesté en demandant sa relaxe. Sa consœur Me Fatimata Sall d'ajouter qu'il n'y a aucun élément qui a été apporté au tribunal pour asseoir sa culpabilité. On cherche à le licencier, dit-elle. À la suite des plaidoiries, le tribunal a fixé le délibéré pour le lundi prochain, 22 septembre 2025.
Fatou D. DIONE