UN AN AVANT LE DÉBUT DE LA MISE EN SERVICE DE SON GNL :Dakar cible les marchés européen et asiatique comme futures destinations de sa production



 
Alors que le Sénégal devrait devenir exportateur de Gaz naturel liquéfié (Gnl) l'année prochaine, les pays développés s’intéressent de plus en plus aux hydrocarbures sénégalais. Une bonne chose pour l’économie sénégalaise, si l’on en croit la récente déclaration de Macky Sall lors d’une interview à Rotterdam, selon laquelle l'Europe est un marché optimal pour le gaz sénégalais. Mais l’Europe ne sera pas la seule destination du Gnl sénégalais. Le président de la République a assuré lors de cette interview que le marché asiatique, bien que plus éloigné, est également ciblé.
 
 
Nous en savons un peu plus sur les raisons de la visite d’il y a quelques jours du Président polonais Andrzej Duda à Dakar. En effet, alors que le Sénégal se prépare à entrer dans le cercle des pays producteurs de pétrole et de gaz, la Pologne et l'Allemagne sont désireuses d'acheter du gaz naturel liquéfié au Sénégal. Le gaz naturel liquéfié produit à partir d'un projet de 4,8 milliards de dollars qui devrait être mis en service au troisième trimestre de l'année prochaine, sera probablement exporté vers l'Europe et l'Asie, selon le Président sénégalais Macky Sall. Il s’agit notamment du projet Greater Tortue Ahmeyin, à cheval sur la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, développé par BP Plc et Kosmos Energy Plc.
Il produira environ 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an au cours d'une première phase de production, et une décision finale d'investissement est attendue sur une deuxième phase, qui pourrait doubler sa production. «Des pourparlers sont en cours pour déterminer quels marchés approvisionner, y compris le marché européen. C'est le plus proche car il faut trois, quatre jours depuis le Sénégal par la mer. Des pays asiatiques non spécifiés seraient également des acheteurs potentiels», a déclaré le Président Macky Sall dans une interview en marge du sommet sur l'adaptation de l'Afrique au changement climatique, le 6 septembre dernier à Rotterdam.
Il faut dire que le projet Tortue prend de l'ampleur à un moment où l'Union européenne cherche à se sevrer de l'énergie russe, en partie en augmentant les achats de Gnl auprès d'autres producteurs. L'Allemagne, le plus gros acheteur de gaz russe dans l'UE, construit des installations d'importation de Gnl, malgré son objectif d'abandonner l'énergie fossile d'ici 2035. Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est rendu au Sénégal en mai pour discuter de projets de gaz et d'énergies renouvelables, à la suite d'une visite précédente du commissaire européen à l'énergie Kadri Simson.
 
 
Un gros gisement
 
 
Selon les estimations, plus de 40 billions de pieds cubes de réserves de gaz ont été découverts au Sénégal entre 2014 et 2017, la plupart détenus conjointement avec la Mauritanie. Ils comprennent le gisement partagé de Tortue et le gisement sénégalais de Yakaar-Teranga, plus au sud, avec environ 15 à 20 billions de pieds cubes de gaz. Ainsi, alors que «le gaz de la première phase de Tortue est principalement destiné à l'exportation, plus de la moitié de la production de Yakaar-Teranga, qui devrait démarrer en 2023 ou 2024, ira au marché intérieur», selon le Président Macky Sall. «La production de Yakaar-Teranga sera principalement utilisée pour alimenter les centrales électriques et les industries locales, et produire des engrais, de l'urée et de l'ammoniac», a-t-il déclaré.
En marge de l’interview, les journalistes n’ont pas manqué d’interpeler le Président Sall sur l’actualité politique de son pays, la question de la troisième candidature. «Je n'ai jamais répondu à cette question dans mon pays et je n'y répondrai pas à l'étranger. Tout ce que je dirai pour l'instant, c'est que je ne suis pas quelqu'un qui cherche à menacer la démocratie.», dit-il.
 
 
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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