Tigritude



L’allégeance des députés de la majorité à Niangal sera rafraichie aujourd’hui, comme de coutume chaque année. Ironie du sort, cette audience tombe pile quand le président de l’Assemblée nationale, dans une rhétorique remarquée, s’est contorsionné pour affirmer l’indépendance de l’institution de toute influence extérieure. Alors, faut-il en rire ou en pleurer ? En tout cas, comme disait l’écrivain engagé nigérian Wole Soyinka : «Un tigre ne proclame pas sa tigritude, il saute». Mais voilà notre auguste Assemblée qui se déplace en grande pompe et dans sa majorité pour aller recevoir l’onction de l’Exécutif. Une posture qui écorne bien l’image de la République et de la démocratie que renvoie la séparation des pouvoirs. Ce, au moment où l’autre pouvoir incarné par la justice, à travers ses magistrats, est entrainé dans une turbulence dont l’enjeu reste son indépendance. Et quand le dialogue politique initié par Prési bute essentiellement sur le cumul des fonctions de chef de l’Etat et de chef de parti, l’on comprend aisément la portée de cette audience au palais. Comme des lignes parallèles, les pouvoirs séparés cheminent dans la même direction, mais ne fricotent pas.
Waa Ji
 

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