TURBULENCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : L’Apr fustige la gestion gouvernementale de la crise universitaire




 
 
 
Dans une déclaration rendue publique hier, 4 décembre, le Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (Apr) accuse le pouvoir en place d’avoir trahi ses engagements envers les étudiants, d’avoir bafoué les franchises universitaires et de plonger le pays dans une crise sociale généralisée. Le parti de Macky Sall exige le paiement immédiat des bourses et l’arrêt de la répression sur les campus.
 
 
 
L’Alliance pour la République (Apr) sort de sa réserve. Face à la flambée des tensions dans les universités publiques, marquées par une succession de grèves, d’occupations et de heurts violents, le Secrétariat exécutif national du parti a publié une déclaration particulièrement virulente contre le gouvernement. Pour l’Apr, les campus sénégalais se trouvent «dans un violent tourbillon». Le parti rappelle que sous le président Macky Sall, plusieurs avancées sociales avaient été obtenues en faveur des enseignants, des personnels administratifs, techniques et de service (Pats), ainsi que des étudiants.
Parmi ces acquis, souligne le texte, figuraient une revalorisation des salaires et des retraites des enseignants-chercheurs, l’amélioration des rémunérations des Pats, l’augmentation des bourses d’études, la construction de nouveaux pavillons et le soutien au ticket de restaurant.
 
 
 
«Renégats de leurs propres engagements»
 
 
 
Le Secrétariat exécutif national accuse désormais le pouvoir de renier ses promesses et de trahir les attentes d’une jeunesse qui avait placé en lui ses espoirs de changement. «Avec un aplomb déconcertant», écrit l’Apr, le Pastef aurait tourné le dos à ses engagements d’hier pour «cracher sur les aspirations de la frange jeune, estudiantine et populaire» qui avait contribué à son ascension.
Plus grave encore, le parti de Macky Sall estime que les autorités actuelles foulent aux pieds «les libertés citoyennes et démocratiques», ainsi que les franchises universitaires consacrées par la loi 94-79. L’irruption des forces de l’ordre sur les campus, dénoncée ces derniers jours par plusieurs organisations étudiantes et syndicales, est qualifiée par l’Apr de «réponse musclée» qui méprise le caractère inviolable de l’espace universitaire, pour la défense duquel «des générations d’étudiants se sont battues».
Aussi, Macky Sall et ses camarades exigent le paiement immédiat et inconditionnel des bourses et allocations dues ainsi que la fin de ce que le parti qualifie de “brutale répression” sur les campus.
Dans ce sens, le parti déplore une «surchauffe» nationale qui ne se limite plus à l’Enseignement supérieur : la Santé, l’Éducation et d’autres services publics seraient également au bord de l’explosion.
 
 
 
Une crise du pouvoir et un appel à la mobilisation
 
 
 
Pour l’Apr, cette situation traduit avant tout «l’incurie d’un pouvoir» décrit comme incapable de gouverner et miné par «une mortelle crise interne». Par ailleurs, le Secrétariat exécutif national de l’Apr appelle à une coalition élargie. Le parti dit vouloir unir ses forces à d’autres composantes de l’opposition, notamment le Fdr et plusieurs mouvements citoyens, afin de mobiliser «les forces vives du pays» contre un «pouvoir de ruine nationale».
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
LES ECHOS

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