Le dossier Onas qui a secoué l’actualité durant le mois d’août dernier a connu des développements, mais cela a failli échapper à l’opinion. En effet, la société Vicas, qui a été cité par l’ancien Directeur de l’Onas comme faisant partie des lobbies qui minent le secteur de l’assainissement, a porté plainte contre lui et l’affaire a été appelé à la barre ce 12 mars, sans que Cheikh Dieng ait été avisé de cette plainte. Le bureau politique de Feep Tawfekh qui était en réunion hier se dit étonné qu’on veuille empêcher son leader d’apporter les «preuves documentées» à l’opinion dans cette affaire qui lui a coûté son poste de Directeur général de Onas.
Démis de ses fonctions de Directeur général de l’Office national de l’assainissement (Onas) juste trois mois après sa nomination, Cheikh Dieng avait fait une sortie pour accuser son ministre de tutelle de «fricoter avec les lobbies». Lors de sa conférence de presse, l’ancien maire de Djeddah révélait une connivence de Cheikh Tidiane Dièye avec deux entreprises dont Vicas pour accaparer des marchés. L’affaire qui est entre les mains de la justice depuis lors a visiblement connu une évolution.
En effet, Dr Cheikh Dieng a été jugé pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles ce 12 mars par «défaut simple» par le juge correctionnel de Dakar dans une affaire l’opposant à la société Vicas. L’ancien Directeur de Onas qui n’était même pas au courant de la plainte de Vicas et ne s’est donc pas présenté à l’audience, alors que la partie civile lui réclame 200 millions avec contrainte par corps. Le bureau politique de son parti Feep Tawfekh qui était en réunion hier s’est indigné d’un tel fait. « Feep Tawfekh s’étonne et déplore que cette audience ait eu lieu sans que le principal intéressé, en l’occurrence Dr Cheikh Dieng, n’ait été informé d’une quelconque plainte, ni convoqué à l’audience, l’empêchant ainsi de se défendre face aux manipulations évidentes visant à lui nuire», ont fait savoir les partisans de Dr Cheikh Dieng.
Selon le Bureau politique de son parti, la présence de Cheikh Dieng à cette audience aurait permis en effet «d’exposer à l’opinion les preuves documentées des pratiques opaques dans l’attribution des marchés de gré à gré à des lobbies de l’assainissement ainsi que leurs pratiques prédatrices, qui expliquent en grande partie la persistance des inondations au Sénégal, malgré les ressources publiques colossales investies dans leur prévention».
«Cheikh Dieng n’était même pas au courant de la plainte de Vicas…»
Le bureau politique de Feep Tawfekh dit exiger du Gouvernement un audit immédiat des 680 milliards de francs dépensés par l’État du Sénégal dans le cadre du Plan décennal de lutte contre les inondations. Les partisans se demandent comment se fait-il que, malgré ces ressources considérables, les inondations demeurent récurrentes à Dakar, Touba, Saint-Louis, Kaffrine, la banlieue dakaroise et bien d’autres localités ? «Est-ce que les 680 milliards de francs Cfa dépensés par l’Etat n’ont-ils pas servi à enrichir honteusement ces lobbies de l’assainissement ?», s’interrogent-ils. Pour Feep Tawfekh, le combat pour extirper le virus des lobbies qui gangrène la saine activité économique demeure plus que jamais d’actualité.
«La reddition des comptes doit également s’étendre aux entreprises prédatrices des ressources publiques»
C’est pourquoi le bureau politique de Feep Tawfekh pense que «la reddition des comptes ne doit pas se limiter aux seuls hommes politiques mais doit également s’étendre aux entreprises prédatrices des ressources publiques, complices de détournements des fonds destinés à l’intérêt général», déclarent les partisans de Cheikh Dieng qui lui réaffirment leur soutien total.
Ndèye Khady D. FALL