TOUBA: Mamadou Sow et Mbaye Amadou Ka escaladent le domicile de Abibou Kâ, brisent les membres supérieurs et inférieurs de sa famille, volent leur argent et tuent le chef de famille



 
Travaux forcés à perpétuité : telle est la sentence rendue hier par la Chambre criminelle de Diourbel à l'encontre de Mbaye Amadou Ka et Mamadou Sow, deux bergers reconnus coupables de vol ayant abouti à la mort de l'éleveur Abibou Ka, courant 2017.
 
Mamadou Sow alias Maodo, 22 ans, né à Touba, berger, marié et père d'un garçon de 2 ans et déjà emprisonné à un mois ferme pour coups et blessures volontaires, et Mbaye Amadou Ka, 38 ans, berger, marié à une épouse et père de trois enfants, déjà emprisonné à six mois ferme pour vol, passeront le restant de leurs jours à la prison de Diourbel. Ils ont été condamnés aux travaux forcés à perpétuité, hier mardi, par la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Diourbel. Dans la nuit du 26 au 27 janvier 2017, les deux individus, avec la complicité de deux autres délinquants, sont allés cambrioler à Touba le domicile du sieur Abibou Ka.
 
 
Comme des bouchers…
 
Après avoir escaladé le mur de clôture, vers 5 heures du matin, armés de fusils et d'armes blanches, ils s'en sont pris aux membres de la famille de celui-ci, à qui ils ont brisé les membres supérieurs et inférieurs. Une violence telle qu’Abibou Ka s'est finalement résolu à leur filer 1.050.000 Cfa qu’il gardait dans sa chambre. Ensuite, ils se sont fondus dans la nature, après avoir dépouillé les parents d’Abibou Ka, qui meurt des suites de ses graves blessures, quelques semaines plus tard, laissant derrière lui deux veuves et sept enfants.
Inculpés d'association de malfaiteurs et de vol en réunion commis la nuit avec escalade, port d'armes et violences ayant entraîné la mort, ils ont été placés sous mandat de dépôt. Face aux juges, hier, Mamadou Sow alias Maodo et Mbaye Amadou Ka ont balayé d'un revers de main toutes les accusations portées contre eux, revenant ainsi sur les aveux précis faits pendant l'enquête. Aux juges, ils ont déclaré avoir fait ces aveux sous la contrainte.
La nuit des faits, disent-ils, ils avaient été arrêtés après leur forfait dans un taxi de marque Peugeot 405, à hauteur du quartier Baye Lahat, par les éléments de l'escadron de surveillance et d’intervention de gendarmerie de Touba, au cours d'une opération de routine. Sur eux, deux fusils dont celui de la victime ont été découverts par les gendarmes.
 
La partie civile réclame 100 millions
 
Me Cheikh Fall, avocat des parties civiles, a sollicité 100 millions de dommages et intérêts pour toutes causes et préjudices confondus. Selon lui, c'est une bande de malfaiteurs qui agit avec ce même mode opératoire consistant à identifier des gens riches et les attaquer nuitamment chez eux, armés jusqu'aux dents. L'avocat s'est dit particulièrement attristé par la violence excessive des malfaiteurs.
 
Le procureur frappe fort : «ces gens doivent être éliminés de la société»
 
Pour le procureur Moussa Guèye, les accusés ne méritent pas de vivre dans notre société et doivent être éliminés de cette même société. Ainsi a-t-il requis la peine de travaux forcés à perpétuité contre Mamadou Sow et Mbaye Amadou Ka. Les demandes d'acquittement de l'avocat de la défense, Me Abdoulaye Sène, n'ont servi à rien puisque la Chambre criminelle a rejoint le ministère public en condamnant les accusés aux travaux forcés à perpétuité en plus de 100 millions Cfa à payer comme dommages et intérêts.
 
Moustapha DIAKHATÉ

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