Wade et Macky ont le droit de sceller leurs retrouvailles et l’ancien président peut bien faire bénéficier son expérience à son successeur. Mais, pour Thierno Bocoum, il est hors de question que «les combats pour la transparence» soient «sacrifiés» à l’autel des retrouvailles entre l’ancien et l’actuel chef de l’Etat.
Le récent développement des relations entre Abdoulaye Wade et Macky Sall, matérialisé par une visite samedi de l’ancien président au palais, ne laisse pas indifférent Thierno Bocoum. Le leader du mouvement politique Agir voit dans ces retrouvailles et cette visite la manifestation d’une «courtoisie républicaine», à travers des échanges d’amabilités et d’un élan de cordialité entre un ancien et un président de la République en exercice. Aussi, il trouve que «le fait qu’un ancien président de la République s’implique, à travers des conseils et des recommandations, dans la marche d’un pays est à magnifier». Surtout que, pour lui, «l’expérience et l’expertise du Président Abdoulaye Wade peuvent bien être utiles au Sénégal et aux Sénégalais». Toutefois, le rapprochement entre Wade et son successeur et ancien poulain doit avoir des limites objectives. En ce sens, il note que «sur des questions telles que la gestion des ressources naturelles et du processus électoral, il serait réducteur d’en faire un problème entre un ancien et un président de la République en exercice».
De même, il soutient que les retrouvailles Wade-Macky ne doivent en rien affecter les travaux déjà en cours et les avancées desdits travaux entre le pouvoir et une bonne partie de l’opposition ; travaux que le Pds a boycotté. «Rien ne doit être repris si des avancées ont été obtenues par les acteurs qui ont contribué au dialogue et qui discutent depuis des mois sur des questions majeures d’intérêt national.
Idem, en ce qui concerne la question relative aux hydrocarbures». En effet, pour l’ancien parlementaire, cette question des ressources pétrolières et gazières «ne peut non plus être gérée par le truchement d’ententes entre les deux personnalités», car étant «du ressort de toute la nation, qui doit être impliquée dans sa plus grande diversité». Surtout que, pour lui, «les manquements en ce qui concerne la transparence dans la gestion des ressources naturelles demeurent». Dès lors, martèle-t-il, «les combats pour la transparence ne peuvent être sacrifiés sur l’autel de récentes retrouvailles» entre Wade et Macky Sall, donc entre le Pds et l’Apr ou la mouvance présidentielle d’une manière générale.
Mbaye THIANDOUM