THIERNO ALASSANE SALL SUR LE REBASING : «Le rebasing n’est ni un succès économique, ni un outil d’amélioration de la gouvernance»




 
 
 
 
 
Thierno Alassane Sall est d’avis que le rebasing va faire certes baisser en apparence le taux d’endettement, le taux de pression fiscale et le poids du déficit budgétaire par rapport au Pib ainsi que le niveau du déficit courant rapporté au Pib, mais ne va réduire aucune dette, ne crée aucune ressource nouvelle et n’améliore ni la trésorerie de l’État ni sa capacité à financer l’éducation, la santé, la sécurité ou l’emploi.
 
 
 
 
 
À la suite du rebasing des comptes nationaux du Sénégal passant de l’année de base 2014 à celle de 2021, le communiqué du Cercle des cadres de la République des Valeurs (Cecar) n'a pas tardé. «Ces chiffres plus flatteurs ne changent rien, pour l’instant, à la réalité économique que vivent les Sénégalaises et les Sénégalais au quotidien», fait d’emblée remarquer le Cercle des cadres de la République des Valeurs.
En effet, selon le parti de Thierno Alassane Sall, le rebasing va faire baisser en apparence le taux d’endettement, le taux de pression fiscale et le poids du déficit budgétaire par rapport au Pib ainsi que le niveau du déficit courant rapporté au Pib. Cependant, comme le montrent les chiffres du Projet de Loi de Finances 2026, ces éclaircies statistiques masquent, de l’avis du Cecar, une réalité préoccupante.
 
Le rebasing n’améliore ni la soutenabilité, ni la transparence
 
Poursuivant, le Cecar rappelle que le rebasing ne réduit aucune dette, ne crée aucune ressource nouvelle et n’améliore ni la trésorerie de l’État ni sa capacité à financer l’éducation, la santé, la sécurité ou l’emploi. « Il ne corrige pas non plus les dérives constatées dans l’exécution budgétaire, en particulier l’envolée des subventions énergétiques et la hausse continue de la masse salariale, désormais portée à 1532,8 milliards, au-delà des critères de convergence dès lors que l’on réintègre les « salaires cachés », pour reprendre le lexique même du gouvernement. La situation reste donc marquée par un endettement devenu difficilement maîtrisable, une dépendance toujours plus forte aux emprunts pour couvrir des dépenses courantes qui devraient normalement être financées par les recettes internes, des hypothèses fiscales manifestement surestimées qui fragilisent la crédibilité du cadrage budgétaire, une faible territorialisation des investissements qui accentue les déséquilibres entre les régions, et un recours excessif aux ressources de trésorerie, signe évident d’une tension financière persistante au sein de l’État », ajoute le Cecar.
Qui rappelle : «lors du rebasing de 2014, certains acteurs avaient accusé le gouvernement d’alors d’avoir « changé les bases de calcul». Aujourd’hui, le risque est inverse : utiliser le rebasing comme bouclier politique pour masquer des indicateurs détériorés. Le rebasing n’est ni un succès économique, ni un outil d’amélioration de la gouvernance. C’est simplement une mise à jour technique », précisent les camarades de Tas.
 
 
 
M. CISS
 
 
 
 
LES ECHOS

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