THIERNO ALASSANE SALL À PROPOS DU TER: «Investir dans des éléphants blancs, c’est contraindre les générations futures à payer le prix fort de l’incurie et de la gabegie»



Une nouvelle année vient de s’écouler,une occasion pour Thierno Alassane Sall de noter la gouvernance du régime en place. L'ancien ministre démissionnaire estime que tout va mal. Pour Thierno Alassane Sall, la pauvreté, le désespoir des jeunes et les disparités entre certaines localités ont fini d'assombrir le ciel sur le Sénégal. A l’en croire, le Sénégal ne se limite pas à Dakar et Diamniadio,d’autant plus que 38% de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté.
 
 
Si Thierno Alassane Sall devait donner une note pour le climat social du Sénégal, elle serait bien en dessous de la moyenne. Pour le leader de la République des Valeurs, notre pays est menacé par des difficultés multiformes dont la pauvreté en premier lieu. «Près de 38% de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté. La principale préoccupation de notre pays doit demeurer dans l’élimination de la précarité où sont installés nos nombreux concitoyens, car la première dignité de l’Homme est de pouvoir subvenir à ses besoins primaires», souligne Thierno Alassane Sall.
L’autre fléau qui guette le Sénégal reste l’absence de perspectives de sa jeunesse. Selon M. Sall, cette situation peut conduire à la catastrophe. «Le climat social est tendu et sans une prise en charge des jeunes, des déflagrations incontrôlables et brutales peuvent survenir. De nombreux jeunes ont perdu tout espoir de vivre dans une nation qui ne les protège pas. Ils ne croient plus aux paroles et aux promesses des autorités, maintes fois abjurées. Ce signal-là, le régime en place le perçoit mais semble faire fi de ses répercussions», a fait savoir l’ancien ministre de l’Énergie du Président Macky Sall.
 
«Le Sénégal ne s’arrête pas à Dakar et Diamniadio»
 
Mis à part cela, la santé aussi est une sourcesérieuse de préoccupation des Sénégalais. Il donne à ce propos l’exemple des femmes de Kabada qui, dit-il, vivent dans des «situations moyenâgeuses».A l’en croire, «elles sont des sacrifiées de la République. Elles font partie des nombreuses victimes des inégalités sanitaires au Sénégal. Elles ne peuvent pas se soigner. Elles ne peuvent pas accoucher dans des conditions décentes», dit-il.
Thierno Alassane Sall dit ne pas comprendre que l’on construise le Ter pour plus d’un millier de milliards de F Cfa, alors que les besoins les plus urgents ne sont pas satisfaits. «Le Sénégal, pour sa prospérité, a besoin d’infrastructures stratégiques et efficientes. Investir, aujourd’hui, dans des éléphants blancs, c’est contraindre les générations futures à payer le prix fort de l’incurie et de la gabegie. Si nous n’avons pas le courage et la lucidité de dénoncer cela, je ne vois pas le sens de notre engagement politique», clame le leader du Parti Rv.
Concernant la sécurité, Thierno Alassane Sall trouve que les atteintes aux biens et aux personnes sont alarmantes. S’il faut renforcer les moyens des forces de l’ordre et défense, c’est dans la réparation du système éducatif en faillite, et du chômage endémique qu’il faut le plus agir. «Notre société s’affaiblit de plus en plus. Il faut bien en déterminer les causes. Non seulement l’éducation nationale peine à enrôler tous les enfants de la République, mais le niveau scolaire s’est affaissé. Tout cela n’est pas sans conséquences sur le débat public et médiatique», défend-il.
NdèyeKhady DIOUF
 
 
 
 
 
 
 
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