À la suite de la tenue de la présidentielle du dimanche 24 mars 2024, la Mission d'observation électorale pour l'évaluation du processus électoral du Cosce a rendu les conclusions issues de ce scrutin. Dans son rapport, la commission énumère sept (7) recommandations et liste les insuffisances notées au cours de l'élection.
À l'issue de la tenue de la présidentielle de ce dimanche, 24 mars 2024, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) a rendu ses conclusions après avoir déployé une Mission d’observation électorale (Moe) pour l’évaluation du processus électoral. Au total, elle a livré 7 recommandations après la tenue de ce scrutin. Elle estime ainsi que l'’Autorité en charge des élections doit renforcer l’autonomie et l’indépendance des structures de gestion électorale, notamment par l’institution d’une Haute Autorité des Élections ; clarifier les missions et attributions des différents organes de gestion électorale impliqués dans la préparation et l’organisation matérielle des élections de manière à garantir une meilleure articulation. Par ailleurs, la mission souligne également que sur le droit de vote, il doit y avoir une révision sur les dispositions du code électoral de manière à abroger la déchéance électorale automatique ; automatiser l’enrôlement des citoyens ayant atteint la majorité électorale et la radiation des électeurs décédés. Elle aimerait aussi que l'on facilite l’enrôlement des primo votants en leur permettant, au-delà de la carte d’identité, de s’inscrire avec l’extrait de naissance ou le récépissé de la carte d’identité, faciliter l’exercice du droit de vote des électeurs impactés par les découpages administratifs, informer et sensibiliser les électeurs pour l’identification des bureaux de vote localisés, contrôler le fichier électoral en mettant à disposition le registre électoral pour un audit de la société civile, contribuer à fournir une évaluation indépendante de la qualité du fichier et cibler les mesures de sensibilisation et inscription des électeurs pour les prochaines échéances etc.
Insuffisances
Toutefois, la Mission d’observation électorale n'a pas omis de souligner les "insuffisances" notées au cours du scrutin. Sur ce, elle a énuméré la courte durée de la période accordée à la révision exceptionnelle des listes électorales, ce qui a abouti à un faible enrôlement des électeurs. Elle a également noté que cette période limitée avait un impact disproportionné sur l’inclusion des populations marginalisées dans le processus électoral, en particulier les jeunes et les personnes vivant dans les zones rurales, ainsi que les femmes et les électeurs handicapés. La mise à disposition du registre électoral pour un audit de la société civile a été aussi soulevée par la mission, qui a constaté que le taux de retrait des cartes d’électeurs a été très moyen.
D'autre part, elle a soutenu que le système du parrainage a été maintenu bien que par un arrêt en date du 28 avril 2021 la Cour de justice de la Cedeao avait ordonné sa suppression en ce qu’il constituait un véritable obstacle à la liberté et au secret de l’exercice du droit de vote et une atteinte sérieuse au droit de participer aux élections en tant que candidat. Ce, avant d'ajouter que le parrainage a été fortement contesté par des candidats à la candidature. Ladite mission regrette aussi les conditions dans lesquelles s’est déroulé le contrôle des listes de parrains. "La décision du chef de l’État d'abroger le décret du 29 novembre 2023, portant convocation du collège électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, a exacerbé les tensions politico-sociales préexistantes, qui se sont traduites par l’organisation de marches de protestations à travers l’ensemble du territoire et la survenance de violentes répressions ayant entraîné la mort de quatre citoyens sénégalais", a-t-elle fustigé. Et pour ce qui concerne les "incidents critiques", la mission s'est indignée du fait que quatre observateurs du Cosce se sont vus refuser l'accès aux bureaux de vote à l'ouverture du scrutin, malgré la présentation de leur titre d'accréditation, notamment à Dakar et Thiès. Ces cas, précise-t-elle, ont été rapidement résolus en collaboration avec la Dge.
Fatou D. DIONE