Sommet de financement des économies africaines: Macky propose un new deal des des relations Afrique-G20




 
Pour relancer les économies africaines fortement impactées par la pandémie de Covid-19, le Président Macky Sall n’y va pas par quatre chemins. Il a demandé aux pays du G20, qui vont recevoir plus de 2/3 des nouvelles allocations de Droits de tirage spéciaux d’un montant total de 650 milliards de dollars, de réallouer leurs quotas en appui aux efforts de relance des pays africains, sous forme de dons, de prêts concessionnels et semi-concessionnels à longue maturité. 
 
 
 
Le Président Macky Sall a assisté au Sommet de Paris sur le financement des économies africaines hier. Une occasion pour le Président Sall de revenir sur le soutien des partenaires en cette période de pandémie de Covid-19, notamment (la Team Europe, le Fmi, la Banque mondiale, le G20 et la Banque africaine de développement) qui, dit-il, ont accompagné les efforts de résilience aussi bien par l’initiative de suspension du service de la dette que par la mise à disposition de liquidités. «Il faut reconnaître et saluer ces efforts qui seront confortés par l’allocation prochaine de nouveaux Droits de tirage spéciaux (Dts) à hauteur de 650 milliards de dollars, dont 33 milliards destinés à l’Afrique», indique le chef de l’Etat, tout de même persuadé que ces mesures restent insuffisantes face à l’impact de la crise. Il en veut pour exemple le besoin de financement additionnel des pays africains à faible revenu qui se situe entre 135 et 205 milliards de dollars d’ici à 2025. Aussi, a-t-il plaidé pour la réallocation des droits de tirage spéciaux. «Je lance un appel aux pays du G20, qui recevront plus de 2/3 des nouvelles allocations de Dts, afin qu’ils réallouent leurs quotas en appui aux efforts de relance des pays africains, sous forme de dons, de prêts concessionnels et semi-concessionnels à longue maturité», propose Macky Sall. Mieux, il souhaite que ces réallocations se fassent via des institutions internationales et africaines appropriées.
 
 
Macky Sall pour le déplafonnement du taux d’endettement
 
 
Poursuivant, le chef de l’Etat est d’avis que l’Afrique, au-delà des solutions conjoncturelles, a surtout besoin d’une réforme de la gouvernance économique et financière mondiale, avec des mécanismes innovants permettant d’accéder aux marchés de capitaux à des coûts soutenables et selon des maturités adaptées aux actifs à financer. «C’est une nécessité vitale pour nos économies. Autrement, tous les efforts d’émergence resteront vains», plaide Macky Sall qui n’a pas manqué de lister les obstacles qui freinent les efforts de développement. Il s’agit du plafonnement de l’endettement (à 70% du Pib pour les pays membres de l’Uemoa) ; du seuil de 3% du déficit budgétaire à ne pas dépasser ; et le coût élevé des primes d’assurance, à cause d’une perception exagérée du risque d’investir en Afrique. «Sur ces trois points, je continue de plaider pour une réforme urgente des règles, notamment celles de l’Ocde sur les conditions d’octroi des crédits export. On ne peut pas appliquer les mêmes standards à des pays à forces et besoins inégaux. Nous voulons un assouplissement des règles de plafonnement de l’endettement et du déficit budgétaire, et une correction de la perception du risque d’investissement en Afrique, pour une notation plus juste, et donc des coûts de primes d’assurance moins élevés», a indiqué le Président, persuadé que ce paquet de réformes facilitera l’accès de nos pays aux ressources nécessaires au financement de leurs efforts de relance et d’émergence.
 
Moussa CISS
 
LES ECHOS

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