Hier, vendredi, répliquant dans le cadre du procès de Khalifa Sall et ses coinculpés, le procureur Serigne Bassirou Guèye a d’abord soutenu qu’à un moment donné, il était en train de se poser la question de savoir s’il allait venir, après avoir entendu les arguments de la défense. Cependant, a-t-il dit, certains avocats de la défense, comme Me Khassimou Touré, l’ont poussé à prendre la parole. Se mettant à railler les deux frères Touré (Me Khassimou Touré est le frère du prévenu Mbaye Touré, Directeur administratif et financier de la mairie), le maitre des poursuites a argué que plus le procès tire à sa fin, plus on semble se rapprocher de la maison. Après avoir précisé qu’il n’a jamais utilisé de mots déplacés à l’égard de Me Touré, mais des «mots fraternels» et que malgré les attaques dont il fait l’objet, il a su garder son calme, le procureur de la République a félicité l’Agent judiciaire de l’Etat, Félix Antoine Diome, l’ensemble des avocats de l’Etat et s’est félicité lui-même, car, souligne-t-il, «ils ont bien travaillé».
Serigne Bassirou Guèye : «Moi je sais et eux ils savent qu’ils sont coupables»
Revenant sur le procès, le procureur n’a pas voulu revenir sur les réquisitions qu’il a déjà faites vendredi dernier puisqu’il avait déjà montré en quoi les faits étaient constitués. «Aujourd’hui, je ne peux pas le faire, car vendredi dernier, je l’avais fait et bien», se gargarise-t-il. Revisitant les infractions reprochées à Fatou Traoré, le parquet a réitéré que la complicité de faux est constante à son encontre et c’est la raison pour laquelle il a demandé la peine de 2 ans dont 1 an avec sursis. Pour Yaya Bodian, Amadou Mactar Diop, Ibrahima Yatma Diop et Mbaye Touré aussi, il a maintenu les mêmes sanctions. Serigne Bassirou Guèye de marteler : «c’est le règne de la loi, je n’y peux rien». Et en ce qui concerne Khalifa Sall aussi, a-t-il martelé, c’est la loi et il n’y peut rien. «M. le Président, Khalifa Sall est coupable et j’avais demandé de requalifier le faux usage de faux en recel, car il les a reçus pour y apposer son visa». Le procureur de la République de révéler qu’en prenant personnellement cette affaire, il savait qu’il y avait un défi. «Dans ce dossier, tout est bon, car les infractions sont constituées, l’enquête préliminaire l’a démontré, l’Ige et les débats à la barre. Moi je sais et eux ils savent qu’ils sont coupables», a-t-il laissé entendre.
«J’aurai pu rester dans mon bureau, envoyer un substitut, et ne pas subir toutes ces attaques de la part des avocats de la défense»
Pour répondre à Mes Seydou Diagne et Ousseynou Gaye, qui avaient demandé au procureur de réveiller les dossiers de 120 milliards qui dormaient dans ses tiroirs, il rétorque : «c’est Me Seydou Diagne qui disait qu’il y avait de l’acharnement contre Bara Sady». Avant qu’il ne termine pour dire qu’il aurait pu rester dans son bureau, envoyer un substitut, et ne pas subir toutes ces attaques de la part des avocats de la défense. Mais, dit-t-il: «M. le Président ! Maako Waxoon Waxaat, je requiers coupable».
Fatou D. DIONE (Stagiaire)