Enfin, tout comme Ndèye Khady Ndiaye, Adji Sarr a interjeté appel hier, jeudi, par le biais de son avocat. Me El Hadji Diouf estime que ce ne sont guère les 20 millions F Cfa qui leur ont été alloués comme préjudice qui les intéressent. Mais, précise-t-il, sa cliente Adji Sarr voulait que le juge retienne le viol et les menaces de mort contre Ousmane Sonko. C'est, dit-il, la raison de ses pleurs à la barre le jour du verdict.
Après son ancienne patronne, Ndèye Khady Ndiaye, c'est au tour d'Adji Sarr d’interjeter appel dans l'affaire Sweet Beauté. Partie civile dans cette affaire, l'ex-masseuse ne peut qu'interjeter appel sur les intérêts civils et non sur la peine de 2 ans d'emprisonnement ferme qui a été infligée au maire de Ziguinchor et à la propriétaire du salon de massage par la chambre criminelle de Dakar le 1er juin dernier. En ce sens, l'avocat d'Adji Sarr, Me El Hadji Diouf, a confirmé avoir lui-même formulé appel hier, jeudi 8 juin 2023, dans l'après-midi. Sur les raisons qui ont poussé sa cliente à saisir le juge d'appel, Me Diouf a révélé qu'ils ne sont pas d'accord sur la décision qui a été rendue en première instance. «On a demandé 1,5 milliard F Cfa en guise de réparation et on nous donne 20 millions F Cfa. Si on vous donne ce montant, est-ce-que vous devez être content ? Si on réclame 1 milliard et on nous donne 20 millions, on ne doit pas être content», a-t-il indiqué. Par ailleurs, interpellé sur la réaction de Adji Sarr lorsque la chambre criminelle lui a alloué la somme de 20 millions F Cfa de dommages et intérêts, il soutient : «ce ne sont pas les 20 millions qui l'intéressaient, mais plutôt les poursuites pénales, le viol et les menaces de mort. Elle a eu beaucoup de dommages. Elle a subi un préjudice. Mais ce n'était pas l'argent qui l'intéressait, mais une bonne justice».
En tout état de cause, Me Diouf crie toujours victoire. «Adji Sarr a eu une victoire, mais elle n'a pas la grande victoire qu'elle attendait. Adji Sarr sait qu'on a condamné Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye à 2 ans de prison ferme», s'est-il glorifié. Concernant les larmes qu'Adji Sarr a versées le jour du délibéré, il affirme : «elle a pleuré lorsque le verdict a été rendu parce le juge n'a pas retenu le viol et les menaces de mort. Il a requalifié l'infraction. Elle voulait que le juge retienne le crime de viol. Et elle ne sait pas pourquoi on a écarté le viol et on a requalifié. Parce que la personne qui devait se défendre n'est même pas venue. Qu'elle n'a pas contesté. Malgré tout, vous requalifiez. C'est ce qu'elle n'a pas compris».
Fatou D. DIONE