SUICIDE EN ITALIE: Un Sénégalais de 30 ans se pend à la prison de Don Bosco, les prisonniers manifestent, une autopsie attendue



 
Détenu depuis le 7 novembre, un Sénégalais de 30 ans s’est suicidé dans sa cellule, tard dans la nuit du mardi au mercredi. D’après la presse italienne, le jeune homme en question souffrait de troubles psychiques. De vives manifestations de Sénégalais et de Nigérians s’en sont suivis dans la prison de Don Bosco, pour protester contre les conditions de la maison carcérale. Une enquête et une autopsie sont attendues.
 
C’est au mois de novembre que notre compatriote a été arrêté avec un autre Sénégalais, pour avoir enfreint le délai de prescription en matière de résidence à Pise. Il vaquait dans la ville, alors qu'il était sans domicile et sans papiers. Il a été conduit en prison en attendant un procès et y séjournait depuis un peu plus d'un mois. D’après les informations relayées par la presse italienne, Il n'était pas bien et se faisait régulièrement suivre à l’infirmerie de la prison. Mardi soir, revenu d’une consultation médicale à l’infirmerie de Don Bosco, le jeune homme a décidé de mettre fin à ses jours. Il a pris son drap qu’il s’est noué autour du cou. Le compagnon de cellule, face aux enquêteurs, a affirmé qu'il était dans la salle de bain et qu'il n'avait rien remarqué.
Les agents de la police pénitentiaire sont immédiatement intervenus en appelant le 118, mais les nombreuses tentatives de réanimation sont restées vaines et au bout d'une demi-heure, la vie du Sénégalais de 30 ans s'est éteinte dans la solitude de Don Bosco.
 
 
Les prisonniers sénégalais et nigérians manifestent en brûlant des draps, des matelas et du mobilier
 
 
La mort de notre compatriote a déclenché mercredi matin une manifestation de prisonniers sénégalais et nigérians. Ils ont en effet organisé une manifestation, en menaçant les policiers qui, malgré l'intervention du directeur, n’ont pas réussi à les calmer. Les tensions ont été fortes. Certains détenus sont même allés jusqu’à allumer des feux en brûlant des draps, des matelas et du mobilier et ont forcé la police de la prison à «verrouiller» la maison.
 
 
Un Tunisien a, il y a quelques mois, perdu la vie dans les mêmes circonstances
 
 
Certains ont brandi des lames de rasoir, d'autres ont jeté des pierres contre certaines fenêtres et les ont endommagées. Tout cela pour se plaindre des difficiles conditions de détention au sein de la structure, qui compte un précédent de suicide. Un Tunisien avait en effet, il y a quelques mois, perdu la vie dans les mêmes circonstances.
Les longues détentions pour de petits crimes et la surpopulation dans les prisons ont également été dénoncées.
Khadidjatou DIAKHATE 
 

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